Articles

Affichage des articles du août, 2023

L'avis des bons amis

Image
En tant qu'étudiants du Dhamma, nous avons besoin de bons amis. Nous avons besoin d’être accompagnés sur le chemin et nous avons besoin dans notre vie de personnes pleines de sagesse et d'intégrité, qui sont prêtes à nous révéler nos angles morts et nos préjugés. Car si nous ne pouvons pas voir nos souillures, comment pourrons-nous jamais les abandonner ?  Le Bouddha nous a appris à considérer les personnes sages qui nous donnent des avis utiles, même douloureux, comme de grandes bienfaitrices. Un dresseur de chevaux dit un jour au Bouddha que lorsqu'il trouvait un cheval impossible à dresser, il le tuait. Il demanda au Bouddha ce qu'il ferait d'un être humain impossible à éduquer. Le Bouddha stupéfia le dresseur de chevaux en répondant : "La même chose que vous. Je le tuerais." Le Bouddha expliqua alors que tuer quelqu'un signifiait cesser de l’éduquer. C'est une leçon importante. Nos bons amis n'ont pas la patience d'un Bouddha. Si nous n

Être ou ne pas être

Image
  Si Hamlet avait été un prince indien plutôt que danois, il aurait pu soliloquer "Être ou ne pas être, telle est la question. Ou bien être et ne pas être à la fois. Ou encore ni être ni ne pas être". Il aurait certainement rencontré à l’université ce quadrilemme classique, supposé tout englober. Et s'il avait rencontré un moine bouddhiste, il serait peut-être devenu encore plus troublé. Ou peut-être moins. Les moines lui auraient dit que pour un être éveillé, aucune de ces quatre possibilités ne s'applique. Un jour, un brahmane émerveillé demanda au Bouddha s'il était une forme de dieu, d'ange ou de démon. Le Bouddha répondit par la négative. Il lui demanda alors s'il n'était qu'un être humain. Le Bouddha répondit à nouveau que non, il ne l'était pas non plus. Il était Bouddha. En répondant ainsi, il ne proposait pas une nouvelle catégorie d'être. Il donnait un nom à la transcendance au-delà de toute catégorie. La création de catégories

Aucune altération de l'esprit

Image
Un matin, alors qu'un groupe de moines conduit par le Vénérable Sāriputta et le Vénérable Mahāmoggallāna entrait dans la ville de Valuntaka pour faire leur tournée d'aumônes, ils furent informés que la laïque Nandamātā avait préparé un repas pour eux et les invitait chez elle.   Après l'offrande du repas, le Vénérable Sāriputta demanda à Nandamātā comment elle avait su que le Sangha arriverait ce jour-là. Elle répondit que tôt le matin précédent, alors qu’elle venait de terminer de chanter les versets de Pārāyana, elle vit le grand roi deva Vessavana qui se tenait devant elle. Il s'exclamait : "Sadhu ! sœur, Sadhu ! sœur." Puis il lui demanda d'offrir un repas au Sangha ce jour même et de lui en dédier le mérite. Entendant cela, le Vénérable Sāriputta dit : "C'est merveilleux, c'est incroyable que vous puissiez converser directement avec un deva aussi puissant et influent." Ses paroles offrirent une opportunité à Nandamātā. El

Le défi d’un esprit agité

Image
Si votre esprit est agité pendant la méditation, tenter de le forcer à arrêter les pensées est rarement utile. Il existe des moyens plus efficaces de relever ce défi. Par exemple, plutôt que de lutter pour ramener l'esprit vers l'objet de la méditation, vous pouvez simplement essayer de réduire la vitesse du flux de pensées. Laissez la pensée se dérouler comme elle l'entend, à une seule condition : elle doit le faire au ralenti, pensée par pensée. L'intention de ralentir le flux de pensées agit ici comme l'Effort Juste. En peu de temps, l'esprit se lasse du train de pensées et l'abandonne de bon gré. Répétez l'exercice autant que nécessaire. Si l'agitation mentale est un problème à long terme dans la méditation, la cause se trouve le plus souvent dans la façon dont vous traitez votre esprit lorsque vous ne méditez pas, en particulier, c'est dû à une surcharge d'informations dans votre esprit. Si c'est le cas, ayez un peu de co

Les préférences et les aversions sont des tigres de papier

Image
Les préférences et les aversions sont les tyrans de notre monde intérieur. Elles crient fort, secouent nos corps, nous intimident. Elles hurlent : "fais ceci !" et "ne fais pas cela !". Les préférences et les aversions étouffent toutes les autres voix plus subtiles de notre esprit. Combien de fois avons-nous été poussés à faire et à dire des choses que nous avons regrettées par la suite à cause de cette voix impérieuse : "je veux ceci. Je le veux tout de suite. Ne réfléchis pas, ne doute pas. Tout de suite !" ? Combien de fois avons-nous été poussés par une vague d'aversion à nous abstenir de faire et de dire des choses qui, nous le réalisons rétrospectivement, auraient contribué à notre bien-être et à notre bonheur à long terme ? Le courage, la patience et la longanimité sont essentiels pour prendre des décisions judicieuses dans la vie. Si nous n'affrontons jamais les tyrans internes que sont les préférences et les aversions nous ne s

Le non-soi et la science moderne

Image
Dans les discours du Bouddha, les exposés sur les quatre éléments et les 32 parties du corps ne sont pas censés être des représentations scientifiques complètes du monde matériel. Ils sont conçus comme des aides à la méditation pour tous ceux qui se consacrent à la pratique de l'abandon de l'identification à la matière en tant que soi ou appartenant à un soi. La science a acquis une connaissance approfondie du monde matériel. Il n'y a aucune raison pour que nous ne puissions pas intégrer ses découvertes dans nos réflexions sur le Dhamma. Voici quelques exemples que j'ai trouvés utiles.  Très peu de matière est en effet solide. 99 % de la matière est composée de plasma, un gaz chargé électriquement. Et la matière elle-même ne représente qu'un tiers de l'univers. Nous les humains sommes composés de sept milliards de milliards de milliards d'atomes. 99,999 % de tous les atomes sont de l’espace vide. Si le noyau avait la taille d'un petit pois, l'atome a

Le temps est précieux

Image
Enfant, je souffrais d'asthme. Lors d'une crise d'asthme, chaque inspiration était ressentie comme l'escalade d'une paroi rocheuse abrupte jusqu'au sommet d'une montagne. Chaque expiration était comme une glissade rapide, bien trop rapide, vers la vallée en contrebas. Les montées semblaient interminables, himalayennes.  Les descentes n'étaient qu'un répit temporaire. Je me réfugiais dans les livres. Ma première passion était les mythes et les légendes du monde antique, à commencer par ceux de la Grèce et de l'Inde. Les livres étaient mes amis les plus chers. Ils étaient toujours à mes côtés lorsque j'en avais besoin. Enfant, je n'aspirais pas à la richesse matérielle. Mais je nourrissais un rêve : celui de posséder un jour, devenu adulte, une bibliothèque. Aujourd'hui, dans mon ermitage, se trouve une belle bibliothèque en bois avec des portes vitrées, un cadeau généreux. L'année dernière, elle a fêté son vingtième anniversaire. J

La mise en mouvement de la roue du Dhamma

Image
  À la pleine lune de Visākha, par le biais d'une sagesse sublime, le Bouddha réalisa l'éveil suprême. Animé d'une compassion illimitée, il commença bientôt à réfléchir aux moyens de partager les vérités qu'il avait découvertes. Deux mois plus tard, à la pleine lune d'Asalha, il prononça son premier discours, le Dhamma-cakkapavattana Sutta. Ce jour-là, dans le parc aux cerfs de Sarnath, l'auditoire du Bouddha se composait de cinq ascètes. Ces hommes avaient été ses disciples pendant ses années d'austérité. Ils avaient été choisis parce qu'ils étaient les plus aptes à comprendre véritablement le Dhamma. Il leur expliqua la voie du milieu entre l'indulgence sensorielle et l'ascétisme inutile. Il exposa les Quatre Nobles Vérités, l'enseignement à la base de tous les autres enseignements pendant les quarante-cinq années qui suivirent. Après avoir écouté ce discours, l’aîné du groupe, Kondañña, réalisa le premier niveau de l'éveil, l'Entré

Bien-être et bonheur durables

Image
  Le terme bouddhiste équivalent à l'idée de développement durable est ‘dīgharattaṃ hitāya sukhāya’, traduit par "bien-être et bonheur durables". C'est une motivation importante dans les activités pour accumuler des mérites. Elle fournit également un critère pour décider de la pertinence d'une action. Certaines actions telles que donner et aider les autres en sont de bons exemples. Elles nous procurent un plaisir à court terme tout en contribuant à notre bien-être et à notre bonheur à long terme. Sachant qu'il en est ainsi, nous pouvons nous engager dans de telles actions sans hésitation. Mais il existe également de nombreuses actions qui conduisent à notre bien-être et à notre bonheur durables et qui exigent de supporter un certain degré d'inconfort à court terme. La peur inconsciente de toute forme d'inconfort peut nous inciter à éviter ces actions. Dans d'autres cas, un manque d'attention et de compréhension claire nous rend incapables de pr