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Affichage des articles du avril, 2023

Les enseignements du Bouddha sont les plus merveilleux des médicaments.

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Les enseignements du Bouddha sont "bien expliqués". Ils fournissent une carte claire, structurée et complète du chemin vers la libération. Les enseignements du Bouddha sont "intemporels". Ils traitent des réalités immuables de la condition humaine. La manière dont la souffrance survient et la manière dont elle cesse seront toujours vraies. Les enseignements du Bouddha sont "vérifiables". Ce ne sont pas des dogmes indémontrables qu'il faut accepter avec foi. Les enseignements du Bouddha "invitent à la vérification". Ils nous mettent au défi de les soumettre à l'épreuve de l'expérience. Les enseignements du Bouddha "nous conduisent vers l'avant". Il n'est pas possible d'étudier et de pratiquer ces enseignements sans en être transformé. Plus nous comprenons les enseignements en profondeur, plus profondément nous changeons.
Les enseignements du Bouddha doivent être vérifiés par chaque personne individuellement. Aucun

Le sens très réel d'un "soi"

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  Il est courant de dire des phénomènes complexes qu'ils sont "plus grands que la somme de leurs parties". Lorsque plusieurs facteurs se combinent d'une certaine manière, de nouvelles choses inattendues peuvent se produire. La qualité unique de l'eau - citons, par exemple, sa capacité à éteindre un incendie - ne peut être prédite à partir d'aucun de ses éléments constitutifs, à savoir l'hydrogène et l'oxygène. Dans la terminologie bouddhiste, les "propriétés émergentes" sont appelées "phénomènes conditionnés". Ces propriétés ne peuvent être présentes que si les causes et les conditions qui les sous-tendent prévalent. Par exemple, toutes les propriétés de l’eau disparaîtront si l'on utilise l'électrolyse pour séparer les atomes d'hydrogène des atomes d'oxygène. L'une des façons de considérer ce sens très réel que nous avons de nous-mêmes en tant que propriétaire de l'expérience, celui qui agit et sur lequel on

Éteindre les flammes des souillures mentales

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Le bouddha a comparé les souillures au feu. Les souillures de l'esprit prennent la matière première de la vie et la consument, ne laissant que des cendres.   La colère en est l’exemple le plus évident. Quand ils sont en colère, les gens paraissent si enflammés et si rouges. La colère consume la paix et la bonté de notre esprit quand nous ruminons sur ce que nous n’avons pas, ou ce que nous pensons devoir posséder. Quand nous n’obtenons pas ce que nous voulons, quand nous ne sommes pas traités comme nous croyons le mériter, cette flamme de la colère peut se propager dans notre esprit. L’avidité nous dévore aussi. C’est cette agitation brûlante qui survient quand on a soif de quelque chose de plus : du plus agréable, plus intense, plus excitant ; quelque chose de nouveau, n’importe quoi, tout sauf ceci. Ce feu dévore tout contentement, toute appréciation de ce qui est. Lorsque nous devenons obsédés par notre apparence et notre image, nos peurs, nos anxiétés, nos doutes et nos insécur

 La pratique du Dhamma est un moyen d'honorer le Bouddha

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Il y a de nombreuses années, j'ai reçu une lettre d'un vieil ami bouddhiste occidental. Il me demandait si j'aimerais quitter la vie monastique et rejoindre son organisation en tant qu’enseignant de méditation. Je l'ai remercié pour son offre, mais j'ai poliment refusé. Je lui ai dit qu'à mon avis si j'étais assez fou pour quitter la robe, je ne pouvais pas être assez sage pour enseigner la méditation bouddhiste. J'ai toujours trouvé de la joie à pouvoir vivre ma vie dans une forme établie par le Seigneur Bouddha lui-même. Pour moi, la vie de moine n'est pas accessoire par rapport à la "vraie pratique" de la méditation, elle constitue un élément central dans mon apprentissage de l'Octuple Sentier. La vie de moine est l'expression de ma dévotion au Bouddha et à ses enseignements, et l’expression de ma gratitude envers lui. Les laïcs bouddhistes ont reçu le même Octuple Sentier que les moines et les nonnes. Il n'y a pas d'ense

L’harmonie communautaire

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  Il y a deux formes d’harmonie : l’une est constructive et l’autre est destructrice. Dans l’harmonie destructrice, les membres du groupe évitent d’aborder des choses qui pourraient mener à des sentiments négatifs ou créer des conflits, même lorsqu’il serait pourtant nécessaire de parler de certains sujets. L’accord tacite dans ce genre de groupe est que “je ne dirai rien à propos de ta conduite si tu ne dis rien à propos de la mienne”. L’absence de conflit ouvert est prise pour de l’harmonie sociale. Dans l’harmonie constructive, les membres du groupe sont dévoués à soutenir à la fois leur véritable bien-être et celui des autres. Ils acceptent humblement d’avoir des points faibles et qu’ils peuvent se tromper. Ils s’ouvrent aux conseils et aux admonitions de leur entourage. Ils se donnent la responsabilité de partager leurs conseils et leurs admonitions dans un lieu adapté et à un moment propice, après avoir vérifié les faits et avoir purifié leurs esprits de la colère. Même si cela p

Des questions pertinentes à propos de notre pratique

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Parfois, les gens posaient des questions à Ajahn Chah sur des sujets qui dépassaient de loin leur capacité à comprendre les réponses qu'il pouvait donner. Un laïc qui ne méditait que quelques minutes par jour demanda, par exemple, quelle était la différence entre les jhānas matériels et les jhānas immatériels. Si Ajahn Chah pensait que c’était bon pour l'auteur de la question, il lui jetait un regard noir (qu'il n'oublierait jamais) et commençait à parler à quelqu'un d'autre. Occasionnellement, il posait une question à son tour pour aider la personne à reconnaître ses intentions lorsqu'elle l'interrogeait. Souvent, il suggérait simplement à la personne de poser une question sur un sujet plus pertinent pour sa propre pratique. Il est important d'apprendre à déterminer quelles questions ont des réponses, quelles questions ont des réponses utiles et quelles questions ont des réponses dont nous sommes prêts à tirer profit. Bien sûr, je n'essaierai ja

L’ignorance

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  L’ignorance est le premier maillon énuméré dans l’enseignement sur la co-production conditionnée. Cela ne veut pas dire que le Bouddha la considérait causale. D’ailleurs, il rejetait toute théorie quant à une cause première. Le Bouddha a déclaré que l’ignorance est aussi conditionnée, particulièrement par les pollutions mentales appelées ‘les cinq obstacles’. L’ignorance n’est pas une cause et ce n’est pas une chose, c’est une absence. On pourrait observer, par exemple, que l’ignorance de l’existence de la nappe d’eau souterraine dans un endroit quelconque est la condition principale et dominante pour laquelle aucun puits n’a été creusé. Cette ignorance, même si elle est très ancienne, elle est conditionnée - peut être par la croyance superstitieuse qu’il n’existe pas de nappe d’eau souterraine, par paresse de creuser sans être sûr du résultat, ou dû à l’utilisation d’autres sources d’approvisionnement en eau pour servir des intérêts personnels. Mais si les mesures correctes sont pri

Le "piège des coûts irrécupérables”

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  Parfois, les personnes qui s'engagent dans une stratégie ou un plan d'action qui s'avère peu judicieux sont réticentes à l'abandonner. Elles ne peuvent accepter que le temps, les efforts, l'argent, le prestige, etc qu'elles ont investis aient été gaspillés. Elles continuent sur la même voie infructueuse, dans l'espoir aveugle qu'à l'avenir la situation s'améliorera d'une manière ou d'une autre. Ce faisant, elles augmentent leurs pertes. C'est ce que l'on appelle le "piège des coûts irrécupérables". Les dirigeants qui cherchent à rallier leur pays autour d'une guerre insensée ont recours à ce mode de pensée. Ils disent : "Nous n'abandonnerons jamais. Si nous nous arrêtons maintenant, la mort de tous nos braves soldats aura été vaine". Leur solution : la mort de plus de braves soldats.  La stratégie la plus insensée que nous puissions adopter dans la vie est la protection et la promotion de notre ego. Q

Prendre la relaxation pour de la paix

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Une cause fréquente de l’apathie et de la somnolence dans la méditation provient de la confusion entre relaxation et paix. De nombreux méditants parviennent à traverser une première tempête d'agitation mentale, mais ils sont ensuite séduits par la relaxation qui la remplace. Ils s'y installent comme dans un fauteuil confortable. C'est certainement agréable. Mais se satisfaire d'une sensation agréable nécessite d'abandonner la pleine conscience et la compréhension claire. Lâcher prise de ces deux vertus, c'est se priver des lumières qui guident la méditation. Sans elles, la véritable paix reste lointaine. La pratique de la méditation consiste à cultiver un état de vigilance. En étant attentifs à notre respiration, nous apprenons à être attentifs à notre vie. Quel que soit le stade de méditation atteint, c'est la présence d'un état éveillé, vif et stable qui garantit que l'on suit la voie de l'Éveillé Suprême. Ajahn Jayasaro 25/3/23