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Affichage des articles du janvier, 2024

L’effort juste est fondé sur sīla

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  Le Bouddha a enseigné que nous pouvons transformer notre vie grâce à des efforts bien fondés et bien dirigés. Il distinguait quatre types d'efforts : l'effort pour empêcher l'apparition d'états mentaux malsains qui ne sont pas encore apparus ; l'effort d'abandonner les états mentaux malsains qui sont déjà apparus ; l'effort pour cultiver des états mentaux sains qui ne sont pas encore apparus ; l'effort de maintenir et d'amener à maturité les états mentaux sains qui sont déjà apparus.   Dans les commentaires, la cause immédiate de l'effort juste citée par le Bouddha est samvega (urgence spirituelle). Samvega naît dans l'esprit par la contemplation habile de sujets tels que la vieillesse, la maladie, la mort, la fragilité et l'incertitude de la vie, la renaissance. Dans l’esprit ainsi renforcé par samvega, nous suscitons le sage désir (Dhamma-chanda) de nous appliquer dans la voie de la pratique tant que cela nous est possible. Sīla est l

Reconnaitre ses besoins cachés

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Certaines impuretés mentales reviennent encore et encore et encore. À certains moments, elles semblent faiblir ou être moins souvent présentes, et nous prenons cela pour un signe encourageant de progression dans notre pratique. Et puis, elles réapparaissent sans crier gare et semblent plus fortes que jamais. Cela peut susciter de nombreux doutes quant au Dhamma et surtout quant à notre capacité d’éveil.  Le Dhamma est sans faute et nous ne manquons pas de capacité intérieure. Mais, il y a une partie de nous qui veut qu’elles soient là, et c’est la raison pour laquelle certaines impuretés mentales sont si résistantes. Elles répondent à des besoins psychologiques non-avoués. Notre défi est d’identifier ces besoins et de lâcher prise, ou de trouver un moyen plus sain de les satisfaire. Pour y arriver, nous pouvons nous poser des questions comme : “ Que m’apporte cette impureté mentale que j’ai si peur de perdre ? “  Ajahn Jayasāro 23/01/24

Mahāmaṅgala Sutta (7) : La connaissance approfondie

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Mahāmangala Sutta 7) La connaissance approfondie est une bénédiction La connaissance approfondie (bahusacca) s'acquiert en écoutant et en lisant les enseignements du Bouddha, en s'en souvenant ainsi qu'en en comprenant le sens. Le chemin du Dhamma n'est pas facile et nombreux sont ceux qui s'égarent. Une compréhension claire et précise des enseignements est essentielle pour identifier correctement ce qui est malsain et doit être abandonné, et ce qui est sain et doit être cultivé. Parmi les étudiants du Dhamma, on trouve deux positions extrêmes concernant la connaissance intellectuelle approfondie des enseignements. Dans un groupe, l'étude devient une obsession, une fin en soi. Dans l'autre, l'étude est rejetée comme une distraction inutile du vrai travail de méditation. Le Bouddha a enseigné une voie du milieu. Il a dit que les connaissances sont importantes, que bahusacca est une véritable bénédiction, mais seulement lorsqu’elles sont intégrées dans la

Méditer avec l'attention vigilante du chevrier

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  Dans la campagne reculée du centre de l'Inde, un chevrier est assis sur une petite colline sous un arbre, observant ses chèvres qui broutent en dessous de lui. Il est détendu mais alerte, immédiatement conscient du moindre mouvement dans le paysage qui s'étend devant lui. Il aperçoit une file de moines qui marchent sur un chemin de terre. Il sent qu'ils sont inoffensifs, mais ne les quitte pas des yeux jusqu'à ce qu'ils soient passés en toute sécurité.  Une analogie : le méditant est le chevrier qui observe le paysage du corps et de l'esprit. Les chèvres sont des dhammas kusala. L’alerte détendue du chevrier est l’attention vigilante (appamāda) du méditant.  Ajahn Jayasāro 16/1/23

Mahāmangala Sutta (6) La voie Juste

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  Mahāmangala Sutta (6) "S'engager dans la voie juste est une grande bénédiction" “S'engager dans la voie juste” consiste, selon le commentaire, à fonder notre vie sur la foi dans le Triple Joyau, la générosité et cultiver une conduite vertueuse. En nous détournant des fausses valeurs, de l'avidité et de la possessivité, du mal que nous nous faisons à nous-même et aux autres, nous nous tournons vers le Dhamma. Ce n'est que lorsque nous avons clarifié nos valeurs et nos aspirations, et que nous pouvons les garder constamment à l'esprit, qu'elles peuvent se manifester dans notre vie quotidienne. Nous obtenons ainsi un cadre pour aborder la vie, une boussole et un point d'ancrage. La foi dans le Triple Joyau consiste à avoir foi dans le fait que le Bouddha est le maître suprême, que ses enseignements sont vrais et que ceux qui ont profondément réalisé leur vérité sont des guides et les sources d'inspiration les plus fiables. Cette foi sape les for

Mahāmaṅgala Sutta (5) : Les Bonnes Actions

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  Mahāmaṅgala Sutta 5) “Avoir accompli de bonnes actions dans le passé est une grande bénédiction. " Notre expérience actuelle, les situations dans lesquelles nous nous trouvons et la manière de nous y rapporter, sont influencées par le passé. C'est la loi du kamma. Les effets du kamma ne se limitent pas à une seule vie et sont bien trop complexes pour être décrits en détail. Dans un premier temps, au moins, notre meilleur choix est de faire confiance à la sagesse du Bouddha. Il nous dit que nous bénéficions chaque jour des fruits de nos bonnes actions passées. Il peut s'agir de bonnes actions que nous avons accomplies dans des vies antérieures, mais aussi de choses que nous avons faites ce matin. Parfois, les événements favorables de la vie peuvent être le fait d'une simple coïncidence. Mais la confiance dans la loi du kamma nous permet de rejeter des concepts nébuleux tels que la "chance" et la croyance en des dons du ciel. L'amour et la compassion pour

Mahāmaṅgala Sutta (4)

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  Mahamangala Sutta 4) "Vivre dans un endroit convenable est une grande bénédiction"  Un endroit peut être considéré comme convenable s’il nous permet d'être à l'abri de la guerre, de la violence endémique, de la famine, des catastrophes naturelles telles que les inondations, ou de la menace de telles catastrophes. C'est un endroit où nous avons accès aux nécessités de base que sont la nourriture, les vêtements, le logement et les médicaments en cas de maladie. C'est un endroit où nous pouvons pratiquer le Dhamma sans être persécutés. La plupart d'entre nous ont la chance de vivre dans un tel endroit. Il est bon de cultiver une appréciation de ce fait. Nous ne devons pas considérer ces conditions comme quelque chose d'acquis. L'endroit le plus approprié et le plus propice est celui où nous pouvons rencontrer et apprendre de ceux qui ont consacré leur vie au Dhamma et qui nous guident et nous inspirent. Un endroit approprié est une bénédiction, mais

Mahāmaṅgala Sutta (3)

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  Mahamangala Sutta   (3) “Vénérer ceux qui sont dignes d’être vénérés est une grande bénédiction”  “Ceux qui sont dignes d’êtres vénérés” sont ceux qui ont consacré leurs vies à la pratique du chemin du Bouddha. Ce sont des personnes qui ont cultivé les vertus telles que la bienveillance, la générosité, l’intégrité, la patience, la pleine conscience, la paix et la stabilité intérieure, la sagesse, la compassion. En honorant ceux qui incarnent ces qualités, nous honorons les qualités elles-mêmes. Ce faisant, nous contribuons à créer des familles et des communautés qui accordent du poids, la priorité et la prééminence à ces qualités.  Nous pouvons honorer ceux qui en sont dignes par l’utilisation de gestes rituels de respect, comme se prosterner (devant eux). Nous pouvons leur offrir un soutien matériel au moment opportun. Mais, la vénération dont le Bouddha fait les louanges, consiste à établir les qualités que nous admirons chez ces personnes dans nos propres cœurs.  Les êtres humains

Mahāmaṅgala Sutta (2)

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  Mahāmaṅgala Sutta (2) "S’associer avec les sages est une grande bénédiction”  Au sens bouddhiste, les sages sont ceux qui agissent, parlent et pensent habituellement d'une manière propice à leur bien-être et à leur bonheur à long terme, ainsi qu'à ceux des autres. Les sages peuvent avoir reçu peu d'éducation formelle, Ajahn Chah n'est allé à l'école que pendant quatre ans, mais leur présence élève constamment ceux qui les entourent. En fréquentant des personnes sages, nous élargissons nos horizons, nous acquérons de nouvelles perspectives enrichissantes, nous voyons grandir en nous l'élan vers la bonté et la sagesse. Si nous nous appliquons correctement, nous pouvons même devenir sages comme eux. Tout au moins, nous pouvons absorber une partie de leur sagesse, tout comme les feuilles utilisées pour envelopper des fleurs parfumées peuvent elles-mêmes devenir, après un certain temps, agréablement parfumées. Ajahn Jayasaro 30/12/23