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Affichage des articles du novembre, 2022

Poêmes

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  En convalescence à la suite d’une maladie, je lis une anthologie de poèmes. Mes préférés ont été écrits au Japon il y a des centaines d’années. Certains me font revivre avec affection des moments passés dans des lieux solitaires : Hutte en montagne tranquille Près d’une rizière … puis le cri d’un daim  Tout près me fait sursauter je fais un mouvement … le faisant sursauter : nous nous étonnons mutuellement. Sayo (de la traduction en anglais de W. Lefleur) D’autres me font tout de suite sourire, “Oui ! C’est juste, mais pourquoi ? “   Les enfants imitant les cormorans Sont encore plus extraordinaires  Que les cormorans Issa (de la traduction en anglais de A. Hass) Je suis ému par la façon dont Dogen exprime ‘l’unique chose vraie’ comme : Pluie noire sur le toit du Temple Fukukasa Et je chéris ce poème par Shido Bunan :  La lune est la même vieille lune Les fleurs exactement comme avant Pourtant je suis devenu la chose-en-soi De toutes les choses que je vois. (de la traduction en angla

La nécessité d'un effort plus décisif

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L'effort juste est, à tout moment, cette qualité et intensité d'effort qui sont les plus propices à la réalisation de son objectif. Dans certains domaines de la pratique, l'effort peut être plus doux et détendu et dans d'autres domaines, plus direct et rigoureux. Le Bouddha a souligné la nécessité d'un effort plus décisif le plus souvent lorsqu'il a fait référence à la Pensée Erronée (Micchā Sankappa) : "De même que l'éléphant mâle royal détruit les éléphants et leurs cavaliers, les chevaux et leurs cavaliers, les chars et les cochers, et les fantassins", de même "les mendiants ne tolèrent pas les pensées sensuelles, malveillantes ou cruelles.... ils les abandonnent, s'en débarrassent, les éliminent et les oblitèrent." Il ressort clairement de ces passages que le Bouddha considérait que les pensées sensuelles, malveillantes et cruelles étaient si toxiques pour l'esprit qu'elles ne devaient pas être acceptées dans l'esprit,

Histoires autour d'une tasse de thé

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  Lorsque les moines de la forêt partagent des histoires autour d'une tasse de thé le soir, les anecdotes de maîtres sévères sont toujours appréciées. Les histoires humoristiques sont également très appréciées. Aujourd'hui, j'aimerais partager avec vous une histoire humoristique qui met en scène un maître strict et un étudiant en difficulté. Cet étudiant est plein de foi mais s'endort chaque fois qu'il pratique la méditation assise. Le maître donne à l'étudiant divers moyens habiles pour résoudre le problème, mais aucun ne marche. Quelques minutes après avoir fermé les yeux, le haut du corps de l'étudiant bascule vers l'avant jusqu'à ce que son front touche presque le sol. Son corps revient à la verticale pendant quelques secondes, puis bascule à nouveau vers l'avant. Tout ce qu'il retire de la méditation, ce sont quelques étirements de yoga. Enfin, le maître propose à l'étudiant un remède radical. Il lui dit d'aller méditer au bord d

La continuité dans la pratique

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  Certaines personnes prennent des antibiotiques pour traiter une infection bactérienne et arrêtent le traitement dès que les symptômes disparaissent. Si le traitement n'est pas terminé, la cause sous-jacente de la maladie n'est pas éliminée. Quelque temps plus tard, les symptômes réapparaissent. Le traitement devient alors plus difficile car les bactéries ont développé une résistance au médicament.  De nombreux bouddhistes se tournent vers le Dhamma lorsque la vie devient difficile à supporter. Ils accomplissent des actes de générosité, ils chantent et méditent. Mais dès qu'ils commencent à se sentir un peu mieux, ils abandonnent leur pratique. Les souillures mentales qui étaient à l'origine de leur souffrance n'ont pas été éliminées et ne tardent pas à provoquer une nouvelle vague de souffrance. Mais maintenant, les souillures ont développé une résistance à la pratique du Dhamma et sont encore plus difficiles à déloger. Certaines personnes sont encore plus imprude

Les bons et les mauvais examples

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Nous avons tous besoin d'exemples, tant dans le domaine spirituel que matériel. Quelqu’un qui donne un bon exemple nous inspire, nous fait penser que le travail à faire est réalisable et nous donne des pistes à suivre pour bien avancer. Sans un bon exemple, nous pourrions facilement être rongés par le doute ou perdre notre temps sur des pratiques erronées. En suivant un bon exemple, nous devenons patients et diligents dans nos actions. De même, un mauvais exemple peut aussi nous être très bénéfique. Lorsque nous voyons quelqu’un qui parle ou se comporte mal nous devons d’abord essayer de lâcher les sentiments de peine, de colère ou de désespoir du mieux que nous le pouvons. Ensuite, nous devons nous faire la réflexion que ce type de paroles et d’actions sont tellement laids que nous ne devons jamais les laisser entrer dans nos vies. Bien que nous ne puissions pas empêcher les autres d’agir ainsi, au moins nous pouvons nous en empêcher. En fait, il se pourrait bien que dans nos effo

Le chemin vers la paix 

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  Le chemin vers la paix  (sur l'air de Scarborough Fair) Marchez-vous sur le chemin de la paix Comme un sage, bon, attentif et judicieux ? Apprenez à voir la nécessité de lâcher L'avidité et la haine, les illusions et les mensonges.   Utilisez-vous vos sens avec soin Comme un sage, bon, attentif et judicieux ? Essayez de supporter patiemment les griffes du désir Vous devez prendre conscience de la détresse du plaisir.   Prenez-vous soin de votre richesse spirituelle Comme un sage, bon, attentif et judicieux ? Volé et trompé par chaque pensée de soi La sécurité réside dans un esprit vigilant.   Cherchez-vous à vous libérer de la souffrance Comme un sage, bon, attentif et judicieux ? Tenant fermement la clé de vos chaînes Libérez votre cœur et ouvrez vos yeux. Ajahn Jayasāro 08/11/22

Le dialogue intérieur

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Il existe un aspect souvent négligé de la culture de la pleine conscience de la parole. Il s'agit du discours intérieur avec lequel nous encadrons notre expérience et lui donnons un sens. Les mots que nous utilisons et les concepts qu'ils expriment peuvent affecter l'esprit plus fortement qu'on ne le pense. Prenez le mot " trop ". Ce mot a la fonction importante d'exprimer l'idée qu'une cause ou un état actuel des choses n'est pas en accord avec un objectif ou une norme. Par exemple, nous pouvons dire que nous conduisons trop lentement pour arriver à destination à l'heure convenue ; ou qu'une structure est trop faible pour supporter une charge estimée. Mais un mot utilisé erronément peut avoir un effet néfaste important sur notre esprit. Prenons l'une des phrases utilisées pour justifier de ne pas méditer : "Je suis trop fatigué", "Je suis trop agité", "J'ai trop faim", "J’ai trop mangé",

Attente

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  Une vieille histoire raconte que l'abbé d'un monastère apprend un jour qu'un jeune novice sort tard le soir pour faire la fête dans la ville locale. Cette nuit-là, l'abbé se cache derrière un arbre. Il observe le novice, habillé en laïc, monter sur un rocher et, de là, grimper par-dessus le mur du monastère. L'abbé pousse le rocher un peu plus loin et attend patiemment le retour du novice. Au petit matin, il entend le novice s'approcher. L'abbé s'accroupit à la place du rocher. Dans l'obscurité, le novice atteint le sommet du mur, se laisse tomber sur le rocher et saute à terre. Quelque chose lui semble bizarre. Il jette un coup d'œil vers le rocher et, à sa grande horreur, il voit son maître. Oh non ! Il a posé ses pieds sales sur la tête de son vénérable maître ! Catastrophe. Mais l'abbé lui dit simplement d'une voix bienveillante : "Il fait très froid ces jours-ci ; si tu sors la nuit, tu devrais mettre des vêtements plus chauds