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Affichage des articles du mai, 2024

Nous diffuserons dans l'univers entier un esprit empli de bienveillance abondante

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Dans le Kakacūpama Sutta (MN21), le Bouddha donna aux moines des conseils pour faire face aux critiques blessantes. Tout d'abord, il classa ces paroles comme opportunes ou inopportunes, vraies ou fausses, gentilles ou dures, bénéfiques ou néfastes, prononcées dans un esprit de bonne ou mauvaise volonté. Dans tous les cas, il déclara : "Vous devriez vous entraîner ainsi : 'Notre esprit ne sera pas affecté et nous ne prononcerons pas de paroles malveillantes ; nous resterons amicaux, bienveillants et sans aucune aversion. Nous resterons bien disposés envers le bien-être de cette personne, dans un esprit de bienveillance et sans haine intérieure et, en commençant par elle, nous diffuserons dans l'univers entier un esprit empli de bienveillance abondante, expansive, incommensurable, exempte d'hostilité et de mauvaise volonté. " Le Bouddha dit qu'en maintenant cet état d'esprit universel et inconditionnel, les gens qui essayeraient de les blesser avec leurs...

Les mensonges détruisent la confiance

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  Les relations amoureuses entre collègues étaient mal vues dans une certaine société. Deux cadres avaient néanmoins commencé une telle relation. Très discrets, ils étaient sûrs que personne ne s'en doutait. En fait, très vite, de rumeur en rumeur, la majorité de leurs collègues fut au courant de la situation, mais ils considéraient tous que cela relevait de la vie privée et personne ne s’en souciait vraiment. Rien ne fut dit. Cependant des problèmes survinrent car le couple devait mentir pour cacher son prétendu secret. Leurs collègues les voyaient mentir si souvent avec une telle facilité et un tel naturel qu’ils ne leur faisaient plus confiance. Ce manque de confiance fut alors un facteur décisif dans une crise qui bouleversa cette société. À chaque fois que vous mentez, peu importe la raison, vous démontrez que vous êtes une personne qui est prête à mentir dans certaines circonstances. Inévitablement, les gens commencent à se poser la question : “ S’ils sont prêts à mentir à ce...

Qu’y a-t-il de mieux à faire ??

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Notre situation est que nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont. Notre difficulté est que, parce que nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont, nous créons continuellement des problèmes inutiles pour nous-mêmes et pour les autres. Notre tâche consiste à apprendre à voir les choses telles qu'elles sont afin d'être en mesure de cesser de créer tous ces problèmes inutiles. Notre bénédiction est que l'Octuple Sentier du Bouddha nous fournit tous les outils dont nous avons besoin pour apprendre à voir les choses telles qu'elles sont. Notre défi est que, même équipé de l'Octuple Sentier, il est très difficile d'apprendre à voir les choses telles qu'elles sont. Notre réflexion est la suivante : qu’y a-t-il de mieux à faire ?  Ajahn Jayasāro 18/05/24

Observer le sens du soi

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Si une chose existe vraiment, plus on l'examine de près, plus elle devient claire. Si une chose n'existe pas vraiment, plus on l'examine attentivement, plus elle perd de sa substance. Donc, si l'on veut distinguer le vrai du faux, on doit regarder de près.  Mais comment faire? Il est très difficile de regarder quelque chose sans parti pris ni distorsion. L'esprit, celui qui regarde de près, est inconstant et peu fiable, il n’est pas adapté à cette tâche. Il doit d'abord être renforcé par la pleine conscience, une compréhension lucide et un effort approprié. Lorsque ces trois qualités ont été suffisamment cultivées, il en résulte le samādhi, la stabilité de l'esprit indispensable à tout examen approfondi de la réalité.  Après avoir développé le samādhi, l'attention peut maintenant se tourner vers le sens du soi, l'hypothèse d'un sujet permanent, indépendant et propriétaire d'expériences. L'enseignement d'anattā n'est pas une philos...

Les déclencheurs de pensées négatives

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En dehors des états profonds de samadhi, l'esprit produit des pensées aussi naturellement que les glandes produisent des hormones. Les pensées qui surgissent dans l'esprit au cours de la journée sont provoquées par ce que nous voyons, entendons, sentons, goûtons, touchons, et sont conditionnées par ce que nous avons pensé auparavant. En soi, ces pensées sont inoffensives. Mais certaines d'entre elles peuvent être de puissants déclencheurs, conduisant à des trains de pensées toxiques qui sont une source majeure de souffrance. Nous ne pouvons évidemment pas choisir toutes nos expériences au niveau des portes des sens mais nous en choisissons certaines. Il est donc judicieux d'éviter les stimulations sensorielles inutiles qui déclenchent facilement des états mentaux malsains. Il n'est pas facile de maintenir la pleine conscience aux portes des sens afin d'empêcher les déclencheurs de produire des trains de pensées négatives. La retenue des sens "indriya saṃvar...

Deux trésors inestimables

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  Une histoire ancienne : à l’époque du Bouddha, une vieille dame vivait seule et délaissée dans la cité de Sāvatthi. Sa situation était pitoyable. Le puits commun étant trop éloigné pour qu’elle puisse aller chercher de l’eau potable, elle n’avait souvent pas d’autre choix que d’utiliser une tuile cassée pour recueillir l’eau de rinçage du riz jetée par les domestiques d’une maison voisine. Le grand arahant Vénérable Mahā Kassapa avait une compassion profonde pour cette vieille dame et un jour il lui rendit visite durant sa tournée d’aumône. La vieille femme fut stupéfaite de voir un moine si vénéré devant-elle. Elle lui dit, “Vénérable Seigneur, vous êtes au mauvais endroit. Personne au monde n’est plus pauvre que moi et moins capable de vous offrir l’aumône. “En fait,” dit-elle en souriant, “c’est vous qui devriez me donner une assistance matérielle.“ Le vénérable Mahā Kassapa dit, “Je veux t’aider d’une façon qui te sera plus bénéfique que cela. “ Il proposa qu’elle lui donne q...

S’adapter à l’inattendu

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  Mon éducation monastique m'a encouragé à m'adapter à l'inattendu et à faire preuve de souplesse dans les limites des préceptes. En 1982, Ajahn Chah envoya une importante délégation de moines, dont je faisais partie, dans une région reculée d'une province voisine. Notre tâche consistait à construire un bûcher de crémation pour un de ses vieux amis, dont le corps avait été conservé pendant un an en signe de grand respect.  Le soir précédant la crémation, des centaines de laïcs bouddhistes assistèrent au programme de psalmodies et de discours sur le Dhamma. Le cercueil du vieux moine fut placé sur une plate-forme surélevée, sous la statue de Bouddha. Le moment vint de transférer le corps de ce lourd cercueil en bois à un cercueil plus léger, adapté à une crémation en plein air. Il y eut une légère pause lorsque le couvercle du cercueil fut enlevé. Il s'avéra que les personnes responsables de la protection du corps contre la dégradation avaient commis une grave erreur...

Gérer la colère

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  À l'époque du Bouddha vivait un brahmane si méchant qu'il était connu sous le nom d'Akkosaka (Abusif) Bhāradvāja. Un jour, quand Akkosaka apprit qu'un autre brahmane de son clan était devenu moine, il décida d'aller réprimander le Bouddha. Mais lorsqu'il libéra tout son venin, le visage rouge et postillonnant dans tous les sens, le Bouddha demeura complètement impassible. Le Bouddha demanda alors calmement à Akkosaka s'il lui arrivait de recevoir des invités chez lui. "Bien sûr que oui", bredouilla Akkosaka. "Et qu'advient-il des collations que vous avez préparées pour vos invités s'ils ne les mangent pas ?" demanda le Bouddha. "Eh bien, évidemment," répondit Akkosaka,”je les garde." "De même, Akkosaka, aujourd'hui tu m'as offert ta colère. Je ne l'ai pas acceptée, donc elle t’appartient toujours.” Le Bouddha poursuivit en vers : "Celui qui répond à une personne en colère par la colère ne fai...