Feuilles Jaunes

  Dans la pratique du Dhamma, il est essentiel d'apprendre à reconnaître kilesa comme étant kilesa. Mais que signifie exactement "kilesa" ? La traduction anglaise la plus courante est "defilement" (souillure en français). Le site Merriam Webster explique que parmi les synonymes du verbe "defile" (souiller en français) on trouve "contaminer, polluer et souiller". Tous ces mots signifient "rendre impur ou souillé". La souillure implique que ce qui aurait pu ou dû être gardé propre et pur, ou considéré comme sacré, a été souillé, et suggère généralement une violation ou une profanation. États mentaux négatifs, nuisibles ou toxiques sont autant de traductions acceptées de kilesa.  Reconnaître les kilesas en tant que kilesas ne signifie pas seulement reconnaître un état mental comme faisant partie de la liste des kilesas. Une compréhension intellectuelle est un bon début, mais sans plus. Nous devons sentir comment l'état mental souil

  À l'époque de la Dynastie Tang, un fonctionnaire de la cour impériale demanda au Maître Zen Niao Ke Dao Lin de résumer le Dhamma. Le Maître répondit en citant les célèbres vers de l'Ovāda Ptāimokkha "Abandonnez tout ce qui est malsain. Cultivez tout ce qui est sain. Purifiez votre esprit. Ceci est l'enseignement de tous les Bouddhas." Le fonctionnaire ne fut pas impressionné, trouvant l'enseignement décevant par sa banalité. Le Maître lui répondit que, bien que les enfants puissent connaitre ce résumé, le mettre en pratique est difficile même pour un homme âgé ayant une expérience considérable.  L'enseignement le plus profond n'est pas le plus complexe. L'enseignement le plus profond est celui qui transforme le plus nos vies. C'est pour cette raison que Niao Ke Dao Lin choisit ces trois pratiques en particulier dans son résumé.  Pour utiliser une expression courante, ce n'est pas sorcier, il ne faut pas être un génie. C'est bien plus

Les nimittas sont des phénomènes créés par l'esprit que les méditants perçoivent comme des formes, des sons, des odeurs, des goûts ou des sensations tactiles. Ils apparaissent souvent dans la méditation lorsque les cinq obstacles sont abandonnés. Comme les sens visuel et auditif dominent la conscience humaine, les nimittas visuels sont de loin les plus courants, suivis par les nimittas auditifs. Dans presque tous les cas, la pratique la plus sage à l'égard de ce phénomène est l'équanimité. Le méditant reconnaît le nimitta comme un simple nimitta, lâche prise et retourne à l'objet de la méditation. Lorsqu'il rencontre un nimitta, le méditant doit éviter les pièges de la fascination, du doute et de la peur. La fascination peut être une tentation forte. Il faut garder à l'esprit que la fascination pour la vision d'un royaume céleste est un obstacle au progrès de la méditation, au même titre que la fascination pour la vision de glace ou de chocolat. C'est la

J’ai récemment appris que ‘jouer la carte de la fausse modestie’ (to humblebrag) veut dire parler de soi-même avec modestie et auto-dérision avec l’intention de se vanter. Un exemple : “ cela devient chaque année plus difficile de faire de la randonnée de montagne dans des endroits isolés afin de lever des fonds pour des œuvres de bienfaisance. Je deviens vieux. “ L’humilité a toujours été la vertu la plus facile à truquer. Ce n’est vraiment pas difficile de cacher des sentiments de supériorité derrière des actions et des paroles qui communiquent l’infériorité. C’est bien plus difficile, par exemple, de dissimuler la colère dans des mots chaleureux, la haine dans l’expression de la compassion ou la confusion dans des paroles sages. C’est possible - un membre de votre famille vous vient peut-être immédiatement à l’esprit - mais cela ne trompe pas une personne perspicace. Donc, une fois qu’on a éliminé les mots et les actions qui selon la culture constituent un esprit humble, qu'est-

  Dans le bouddhisme, nous parlons de deux types de vérités. La première est la vérité  qu’Ajahn Chah aimait appeler ‘vérité de la libération’. Il s'agit de la vérité connue en tant qu'expérience directe, non verbale, de l'esprit libéré de la souillure, temporairement ou de manière permanente. Il s'agit d'une vérité intemporelle et universelle. Le deuxième type de vérité est appelé ‘vérités par accord’. Ce type de vérité est limité dans le temps et conditionné. Voici quelques exemples de ces vérités convenues : 'Je m'appelle Ajahn Jayasāro. Je suis un moine bouddhiste. Je vis en Thaïlande.' Les vérités convenues sont fragiles et dépourvues d'essence. Néanmoins, une grande partie de l'incroyable progrès matériel réalisé par l'humanité est due à notre capacité à créer des ‘vérités par accord’. Le système financier en est un exemple évident. Cependant, certains dangers sont apparus. 1. S'attacher à des vérités convenues, comme si elles étaie

  On peut avoir l'impression qu'il y a un flux continu de pensées dans notre esprit tout au long de la journée, mais est-ce vraiment le cas ? N'y a-t-il aucune interruption ? Regardez bien. J'affirme qu'en fait, il y a de nombreux trous, mais que nous avons l'habitude de les ignorer. Pourquoi ? Ces petits silences banals de l'esprit ne sont pas assez intéressants pour attirer notre attention : ils sont toujours les mêmes, ils ne se rapportent à rien d'autre qu'à eux-mêmes. Nous avons donc tendance à nous précipiter sur le souvenir, le projet, le jugement, la fantaisie ou la rêverie qui suivent. Mais si ces petits silences dans le bruit intérieur deviennent l'objet de l’attention, ils commencent à se multiplier et à s'allonger. La conscience de tout ce qui se trouve dans l'esprit - tout le contenu, utile ou non - change. Nous voyons plus clairement que les phénomènes mentaux sont simplement des événements. Ils surgissent et disparaissent.

  Les philosophies hédonistes exaltent le plaisir sensuel. Les philosophies ascétiques le condamnent. Le plaisir sensuel tend à être considéré soit comme un don divin, soit comme un leurre du diable. Le bouddhisme adopte une voie médiane. Il affirme que le plaisir sensuel - son charme, ses limites et ses désavantages - doit être compris. En cherchant à comprendre le plaisir sensuel, voici quelques questions que nous pouvons nous poser : Quels sont les besoins du cœur humain qui peuvent être satisfaits par le plaisir sensuel ? Y a-t-il des besoins qu'il ne peut pas satisfaire ? Pourquoi ? Comment devrions-nous répondre aux besoins que le plaisir sensuel ne peut pas satisfaire ? Dans quelle mesure nos plaisirs sensuels créent-ils une dépendance ? Quel pouvoir ont-ils sur nous ? Avons-nous déjà agi de manière contraire à l'éthique par désir de plaisir sensuel ? Avons-nous déjà blessé d'autres personnes en raison de notre aspiration au plaisir sensuel ? Combien de fois avons-no

Il est difficile d'apprécier la vie si on ne se rappelle pas la mort. Il est difficile d'utiliser le temps avec sagesse si on ne se rappelle pas la mort. Il est difficile de renoncer aux plaisirs sensuels si on ne se rappelle pas la mort. Il est difficile d'établir des priorités avec sagesse si on ne se rappelle pas la mort. Il est difficile de pardonner aux autres si on ne se rappelle pas la mort. Il est difficile de maintenir une pratique constante du Dhamma si on ne se rappelle pas la mort. C'est pourquoi nous devons nous rappeler : "Chaque personne née est déjà morte ou mourra dans les années à venir. Moi aussi, je vais sûrement mourir.” "Ma vie s'écoule peu à peu, sans la moindre pause, comme du sable dans un sablier.” "Ma mort peut survenir à tout moment. Je peux mourir aujourd'hui. Je n'ai absolument aucune garantie de voir demain ou même ma prochaine inspiration.” "Tant de maladies peuvent causer ma mort. Ce corps est si fragile.