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Prendre le temps

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  C’est compréhensible que les gens posent quelquefois des questions sur les raccourcis. En même temps, il est important de reconnaître que le désir d'aller plus vite vous ralentit généralement. Il vous empêche de vous donner de tout cœur à la pratique. Tant que vous vous dites « Il y a peut-être un autre moyen plus facile », vous ne donnez pas le meilleur de vous-même. Le plus souvent, le désir d'écourter les choses résulte de l'impatience, et l'impatience n'est pas un bon maître. Il est vrai que dans les domaines techniques les raccourcis peuvent faire gagner du temps précieux et de l'argent. Mais la pratique bouddhiste n'est pas avant tout une affaire de technique. La technique n'est pas aussi importante que la qualité de l'esprit de celui qui l'applique. Les méditants doivent être disposés à mettre en œuvre les fondements et les conditions optimales pour une application efficace des techniques de méditation. En d'autres termes, le temps n

La méditation assise et en marche

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« Et comment un bhikkhu se dédie-t-il à l’état de veille ? À cet égard, un bhikkhu, pendant la journée, purifie l’esprit des états mentaux obstructifs en marchant ou en étant assis ; durant la première partie de la nuit, il purifie l’esprit des états mentaux obstructifs en marchant ou en étant assis ; au milieu de la nuit, il se couche sur le côté droit dans la posture du lion, plaçant un pied sur l’autre, en pleine conscience et doué de discernement attentif, ayant fixé son esprit sur la perception du lever ; durant la dernière partie de la nuit, il purifie l’esprit des états mentaux obstructifs en marchant ou en étant assis. » (AN 3.16.8) Cette phrase souvent répétée montre la place centrale que la méditation en marche occupait dans la purification de l'esprit à l'époque du Bouddha. La méditation en marche offre une alternative à la méditation assise lorsqu'il existe un obstacle à celle-ci, par exemple un problème de santé ou une somnolence intense L'alternance de pér

Les quatre Chemins de la Réussite

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Les enseignements du Bouddha sur les quatre Iddhipādas ou Chemins de la Réussite présentent différentes façons d'inciter l'esprit à créer les causes et les conditions nécessaires pour atteindre ses objectifs. Le premier iddhipāda est chanda (désir). Il s'agit ici d'exploiter le pouvoir du plaisir. Nous essayons de rendre les choses amusantes, agréables. Nous transformons l'apprentissage en un jeu. Nous nous observons et nous nous disons : "C'est si agréable !" Mais tout ne peut pas être rendu plaisant, ou du moins pas tout le temps. Avec le deuxième iddhipāda, l'effort (viriya), nous cultivons l'amour du défi, de la mise à l'épreuve. Lorsque des obstacles se présentent, nous ne nous contentons pas de nous effondrer. Nous sommes stimulés par l'idée de relever un défi et de le surmonter. C'est l'une des valeurs clés que les enseignants inculquent aux jeunes enfants de l'école avec laquelle je travaille à Bangkok. Pour certaine

Incarnez le Dhamma

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  Un moine aîné m'a récemment rapporté qu'il avait été victime d'abus sur internet à propos d'un enseignement qu'il avait donné. Le ton de sa voix pendant qu’il me racontait cette histoire était régulier et naturel. J’ai immédiatement compris que la raison pour laquelle il me racontait cela n'était pas pour se défendre ni pour se défouler. Il considérait simplement que toute cette affaire était instructive. Tout impact sur lui ou sur sa réputation était accessoire. Ce qu'il voulait me démontrer, c'était les conséquences d'un travail d'érudition bâclé.  Souvent, c’est en voyant les enseignants incarner le Dhamma que j'ai le plus appris dans ma vie, plus même qu'en écoutant leurs discours. La critique, en particulier la critique injuste, est difficile à assumer. C'est une bénédiction d'être en présence d'une personne dont l'esprit est tel que les mots durs qui lui sont adressés se dissolvent dans le vide, comme s'ils ava

Prendre conscience de la nature fragile, insubstantielle et superficielle de l'existence non éveillée

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  Nos occupations frénétiques émoussent nos facultés. Nous devenons émotionnellement affectés par de nombreuses choses qui sont sans importance, et nous restons insensibles aux choses qui sont très importantes. Le Bouddha comparait les facultés des êtres humains à celles des chevaux de pure race. Il expliquait que les meilleurs chevaux courent sous la menace du fouet, les moins bons courent dès qu'ils sentent le fouet toucher leur peau, les chevaux de niveau inférieur ne courent que lorsqu'ils sentent la douleur du fouet, et les plus médiocres ne courent que lorsque le fouet les transperce jusqu'à l'os. Pour les bouddhistes, la réalité de la souffrance et de la mort humaines est le fouet qui peut leur inspirer un sentiment d'urgence à pratiquer sincèrement pour atteindre la libération. Pour beaucoup, le changement ne se produit que lorsqu'ils sont eux-mêmes affligés par la souffrance ou confrontés à une mort imminente. D'autres sont tirés de leur insouciance

Les principes bouddhistes et les obstacles

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On me pose des questions très variées sur le Dhamma. Je réponds à certaines de manière catégorique, à d'autres par une réponse plus nuancée, à d'autres encore par une contre-question, et à d'autres enfin en les laissant de côté. L'une des questions les plus fréquentes commence par ces mots : « Comment trouver un équilibre entre.... ». Très souvent, je me retrouve à souligner que l'idée d'équilibre ou de déséquilibre entre des forces contraires n'est pas toujours la meilleure métaphore pour comprendre ce qui se passe dans nos vies. Récemment, une étudiante m’a demandé comment elle pouvait concilier sa quête d'excellence académique et l'adoption des principes bouddhistes. Ma contre-question fut la suivante : « Quels sont les principes bouddhistes qui, selon vous, nuisent à la recherche de l'excellence et qui devraient être sacrifiés ? »  Dans ce cas, c’était une caricature des principes bouddhistes qui posait problème, et non les principes eux-même

L'idée d'un monde objectif

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L'idée d'un monde objectif est puissante, mais ce n'est que ça, une idée. Les caractéristiques particulières du cerveau humain et des organes sensoriels conditionnent ce que nous concevons comme étant séparé de nous. Pour nous, humains, la vue est le sens prédominant et notre idée du monde en est profondément affectée. Dans nos yeux, trois "cônes" nous permettent de percevoir ce que nous appelons le rouge, le vert et le bleu, mais les oiseaux ont quatre ou cinq cônes et sont sensibles à la lumière ultraviolette, ce qui leur permet de percevoir des couleurs que nous ne pouvons pas percevoir. Donc comment pouvons-nous croire que ces couleurs existent objectivement ? Considérons, par exemple, à quel point le monde dans lequel vivent les éléphants est différent du nôtre. Leur odorat est si développé qu'ils peuvent détecter une source d'eau jusqu'à 20 km de distance. Ils peuvent entendre et produire des infrasons (atteignant des fréquences aussi basses que

Reconnaître notre progrès dans le Dhamma

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Jīvaka Komārabhacca était le médecin du Bouddha. Les textes du Canon pāli racontent que peu après sa naissance, sa mère, une courtisane, l'abandonna dans une décharge. Plus tard ce même jour, le prince Abhaya de Magadha passa près de la décharge et, remarquant quelque chose d'inhabituel, ordonna à l'un de ses serviteurs d’enquêter. Informé que le paquet suspect était un bébé, il demanda s'il était encore en vie et reçut une réponse affirmative. Le prince Abhaya décida alors d’élever lui-même l’enfant et lui donna le nom de Jīvaka, « celui qui est vivant ». Jīvaka étudia ensuite la médecine à la grande université de Taxila sous la direction d'un professeur appelé Ātreya. À la fin de ses études, Ātreya lui fit passer un test. Il lui demanda de parcourir la campagne autour de l'université et de recueillir des échantillons de toutes les plantes non médicinales. Jīvaka revint au crépuscule les mains vides et déçu. Mais Atreya était rayonnant. Le fait que Jīvaka n’ait

Les doutes concernant le niveau de samādhi

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Les méditants ont souvent des doutes concernant le niveau de samādhi requis pour assurer la stabilité et la clarté d'esprit nécessaires à la contemplation des trois caractéristiques que sont anicca, dukkha et anattā. La réponse se trouve dans la question. Si un méditant est capable de contempler ces trois caractéristiques sans être distrait, alors le niveau de samādhi est suffisant. S'il n'est pas en mesure de maintenir l'attention sur la contemplation, le niveau de samādhi est insuffisant. Dans ce cas, le méditant doit revenir à son objet de méditation initial. Il n'est pas nécessaire de s'engager dans de nombreuses discussions théoriques sur ce sujet. Cela tend à se terminer par des disputes sans résolution, chaque partie citant les textes de son choix ou des interprétations différentes d'un même texte. Examiner les textes pertinents permet de lever les doutes concernant le Vinaya. Mais en mettant l'accent sur l'expérience directe, on élimine les d

Saine ou malsaine : la motivation de la pratique

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La motivation est un phénomène impermanent et conditionné. La motivation pour la pratique fait partie de la pratique. En effet, tout ce qui se passe dans l'esprit doit être considéré comme étant inclus dans la pratique. La force de notre motivation doit être suivie de près, car elle fluctue. Est-elle à un niveau optimal ou abordons-nous la pratique de manière mécanique ou superficielle ? Surtout, nous devons vérifier si notre motivation actuelle est saine ou malsaine. La motivation saine est la racine de tout progrès dans le Dhamma. La motivation malsaine est à l'origine de toute stagnation et de tout déclin. L'Effort Juste, l’Attention Juste, la Concentration Juste ne sont possibles qu'avec une motivation saine. La motivation saine (Dhammachanda) est axée sur la qualité du processus, sur ce que nous faisons en ce moment, sur les causes et les conditions que nous créons. La motivation malsaine est axée sur l'avenir, sur les résultats souhaités de la pratique. Elle e

Être entièrement inoffensif ne peut être qu'un idéal à suivre

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  J'ai passé ma deuxième retraite des Pluies en tant que moine à Wat Pah Nanachat à Ubon. Une nuit, après une forte pluie, je me suis réveillé et j'ai découvert que mon kuti avait été envahi par des fourmis. À la lumière de ma torche, j'ai constaté que mon corps était couvert de centaines de fourmis. Heureusement, il ne s'agissait pas des vicieuses fourmis piqueuses ‘motlin’, elles étaient bien plus petites et se contentaient de courir à l'aveuglette, mais la sensation de démangeaison était intense. J'ai tâtonné pour allumer ma lampe à pétrole, puis j'ai utilisé le balai souple et doux pour enlever délicatement les fourmis de mon corps. Cela a pris beaucoup de temps. J'ai fait de mon mieux pour ignorer les démangeaisons et sauver autant de vies que possible. Néanmoins, beaucoup de fourmis sont mortes. Ce fut une bonne leçon pour moi : même pour un moine bouddhiste, être entièrement inoffensif ne peut être qu'un idéal à suivre. La perfection de sīla n

Révéler nos propres fautes et celles des autres

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Une personne révèle les fautes des autres sans qu'on le lui demande, et encore plus si on le lui demande directement. Elle parle en détail, sans omission, souvent en exagérant pour faire de l'effet, présentant les fautes des autres sans contexte ni compassion. Elle mélange ce qu'elle sait directement avec des ouï-dire. Elle peut prétendre se sentir soucieuse, mais se réjouit intérieurement que les fautes d'autrui soient exposées au grand jour. Une autre personne évite, dans la mesure du possible, de parler des fautes des autres. Elle reconnaît le plaisir pervers que peut procurer un tel discours et le fuit comme un poison. Interrogée directement et n'ayant pas d'autre choix, elle parle de manière aussi concise que possible, s'en tenant strictement à ce qu'elle sait être vrai et à ce qu'il est nécessaire de mentionner. Elle évoque d'éventuelles circonstances atténuantes. Une personne ne dévoile pas ses propres défauts lorsqu'elle est interrogé

La peur du rejet nous hante

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  Tant de besoins cherchent à être satisfaits. Le besoin d'être reconnu, d'être accepté, approuvé ; d'être aimé, d'être respecté, ou peut-être même d'être craint ; le besoin d'être perçu comme attirant, intelligent, puissant ; d'être perçu comme bon à quelque chose, ou simplement comme une bonne personne. Tous ces besoins portent en eux l'ombre de la peur. La peur du rejet nous hante, la peur de la désapprobation, de l'aversion, du manque d'amour ; la peur d'être perçu comme peu attrayant, d'avoir l'air stupide, faible ou méchant. Ou, peut-être le pire de tout, la peur d'être invisible, d'être jugé indigne de toute forme d'attention. Jusqu'à ce que l'on réalise l'Entrée dans le Courant et que l'on abandonne la vue erronée de notre propre identité (sakkāyadiṭṭhi), ces désirs et ces peurs auront toujours tendance à être présents dans une certaine mesure. Mais en pratiquant l'Octuple Sentier, l'habitud

Attention aux conclusions hâtives

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Nous entendons souvent le conseil suivant lequel il ne faut pas tirer de conclusions hâtives. Mais ce n'est pas si facile. J'ai observé que les personnes intelligentes peuvent être particulièrement sujettes à ce piège parce que leurs conclusions prématurées sont assez souvent correctes pour leur permettre d'ignorer les fois où elles ne le sont pas. J'ai eu la chance, dans ma propre vie, que les occasions où j'ai découvert à quel point j'étais dans l'erreur aient tendance à se produire à des moments mémorables. L'une de ces occasions s'est produite lors de ma première retraite de méditation, qui s'est déroulée dans une grande maison d'un petit village du sud de l'Angleterre. Nous dormions à quatre ou cinq par chambre. J’étais très impressionné par le méditant qui occupait le lit voisin du mien. Chaque jour, dans la salle de méditation, il restait assis, parfaitement immobile, le dos droit, du matin au soir. Il semblait avoir un samādhi tr

Les souillures mentales nous rendent stupides

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Le Vénérable Mahā Kaccāna était le disciple du Bouddha qui, selon lui, était le plus apte à expliquer de manière détaillée ses brefs enseignements. Vénérable Mahā Kaccanā est décrit dans les textes comme étant beau et gracieux. Néanmoins, peut-être dans ses dernières années, un jour qu'il descendait du Pic des Vautours, Vassakāra, le ministre de Magadha l'aperçut et s'exclama avec un certain mépris : 'il ressemble à un singe'. Le commentaire dans le Majjhima Nikāya nous informe que l'affaire parvint au Bouddha. Celui-ci déclara que si Vassakāra ne demandait pas pardon au Vénérable Maha Kaccāna, il renaîtrait dans sa prochaine vie sous la forme d'un singe dans la Bambouseraie de Rājagaha. Vassakāra en fut informé, mais il était trop fier pour envisager de demander pardon. Au lieu de cela, il prépara l'avenir en faisant planter des arbres dans la bambouseraie et en mettant en place un gardien pour protéger la faune et la flore qui s'y trouvaient. Les s

La conscience de la perception

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Lorsqu'il était jeune moine, Ajahn Chah se trouvait dans une impasse dans sa méditation. Il se percevait encore et encore debout sur un pont à moitié détruit, sans pouvoir avancer. Il décida de demander conseil à Ajahn Wang, un disciple d'Ajahn Mun. Ajahn Wang lui dit que les perceptions qui peuvent se produire pendant la méditation sont innombrables. Lui-même avait un jour fait l'expérience de son corps qui s’enfonçait dans le sol, puis s'élevait dans les airs et explosait. Il dit que cela semblait tout à fait réel. Il pouvait voir, de façon très nette, ses intestins suspendus aux branches des arbres voisins. Ajahn Wang dit : "Quelle que soit la forme que cela prend, maintenez votre position. Soyez conscient de la perception en tant que perception. Si vous faites cela, le problème se résoudra. La perception changera d'elle-même, sans qu'il soit nécessaire de recourir à la force. Soyez simplement conscient de la nature de la perception et de l'état de v

Tout est correct

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C'était en décembre 1980. Ajahn Sumedho retournait en Thaïlande pour la première fois depuis qu'il avait quitté Ubon pour fonder un monastère de la forêt en Angleterre. Nous étions un grand groupe de moines occidentaux assis sous le kuti d'Ajahn Chah dans un froid glacial, nos minces robes ne faisaient pas le poids face au vent violent. Nous écoutions l'un des plus merveilleux discours sur le Dhamma donné par notre maître. À ma connaissance, aucun enregistrement n'a survécu à cet enseignement. Je n'en ai qu'un souvenir fragmentaire. Ce qui me reste à l'esprit, c'est l'impression que c'était merveilleux, plutôt que les détails des raisons pour lesquelles c'était merveilleux (un phénomène courant, je crois) Heureusement, je me souviens de ce que je considère comme le cœur de l'enseignement d'Ajahn Chah ce soir-là. Il dit que tout est correct (ถูกต้อง) ; le seul problème, ce qui est incorrect, ce sont nos pensées. Il expliqua que tou

Les quatre Iddhipādas

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Les quatre Iddhipādas sont des qualités interconnectées, essentielles à la réussite de toute entreprise, qu'elle soit matérielle ou spirituelle. La première qualité est chanda. Elle peut être traduite par zèle, enthousiasme, aspiration. Parfois, chanda apparaît naturellement et, dans ce cas, les gens le qualifient souvent de "passion". Dans sa forme mature, chanda se manifeste par un amour à la fois pour le but et pour les moyens d'atteindre ce but. Mais la passion peut varier au fil du temps. C'est pourquoi il est important de réfléchir en permanence de manière à réveiller un chanda affaibli et à le stabiliser lorsqu’il est déjà présent. Les réflexions les plus efficaces sont celles qui portent sur la valeur de l'objectif ou du processus et sur les inconvénients qu'il y aurait à en manquer. La deuxième qualité est viriya (l'effort). Lorsque chanda est présent, l'effort vient facilement. Il y a une volonté de supporter les difficultés et de faire

Maintenir la vigilance à l'égard du quatrième précepte

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Lorsqu'il était jeune novice, Samanera Rahula, le fils du Bouddha, était quelquefois un peu espiègle. Parfois, il trouvait amusant d'induire les gens en erreur sur des sujets mineurs et d'observer leurs réactions. Un jour, Rahula leva les yeux et vit le Bouddha venir vers lui. Il prépara rapidement un siège convenable et de l'eau pour lui laver les pieds. Lorsque le Bouddha s'assit, Rahula s'inclina devant lui, le cœur battant. Le Bouddha prit le récipient d'eau et montra la petite quantité d'eau qui restait dans le récipient. Il dit que lorsqu'un samana n'éprouve aucune honte à mentir délibérément, ce qu’il reste de ses vertus est comparable à la goutte d’eau restante dans le récipient. Le Bouddha alors renversa cette goutte d’eau et dit qu'en fait, le menteur vidait jusqu'à la dernière goutte de ses vertus de samana. Il renversa ensuite le récipient et déclara que le samana qui n'éprouvait aucune honte à mentir délibérément renversa

La méditation - une pratique ascétique

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Dans le Buddhadhamma, les pratiques ascétiques sont simplement des moyens de quitter notre zone de confort, pendant un certain temps, afin d'approfondir notre étude de l'esprit. En particulier, ces pratiques permettent de voir clairement la relation entre les deux premières Nobles Vérités : la souffrance et le désir, et entre la troisième et la quatrième : la cessation de la souffrance et la cultivation de l’Octuple Sentier. Méditer lorsque nous n'avons pas vraiment envie de méditer est une pratique ascétique. Nous sommes peut-être trop fatigués, trop occupés, trop distraits. Nous pensons que méditer maintenant serait une perte de temps. Alors nous arrêtons simplement cette ligne de pensée et nous le faisons quand même. Nous méditons comme une pratique ascétique. Il peut être très difficile de s'asseoir et de commencer la méditation. Les premières minutes peuvent sembler justifier notre résistance. Mais souvent, nous découvrons que si nous supportons patiemment l'in

La mise en mouvement de la roue du Dhamma

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Aujourd'hui nous commémorons Asalhā Pūjā, le jour où le Bouddha enseigna le Dhammacakkappavattana Sutta, son premier discours, celui qui ‘mit en mouvement la roue du Dhamma'. Dans ce discours, le Bouddha présente les Quatre Nobles Vérités, son enseignement clé, non pas comme une philosophie mais comme un appel à l'action. Il dit que nous devons chercher à comprendre pleinement dukkha, la nature insatisfaisante de l'existence non éveillée. Nous devons chercher à abandonner les désirs qui entretiennent cette insatisfaction. Nous devons chercher à réaliser la libération qui apparaît avec la cessation de dukkha. Nous devons cultiver l'Octuple Sentier pour parvenir à ces objectifs. Dans ce discours, le Bouddha décrit également ses enseignements comme une voie du milieu entre la recherche des plaisirs sensuels et l'ascétisme peu judicieux. Le Bouddha ne voulait pas dire par là que la voie du milieu est équidistante des deux extrêmes. Cette voie est beaucoup plus proch

La Coproduction Conditionnée

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L'enseignement clé de la Coproduction Conditionnée (Paṭicca Samuppāda) est le plus souvent exprimé en termes de douze liens. Mais il existe aussi des discours avec des formes abrégées. Je me réfère ici à six de ces douze liens. Le contact (phassa) par l'un des six sens génère une sensation agréable (vedanā). En l'absence de pleine conscience, l'envie (tanhā) de cette sensation se manifeste. Cela peut prendre la forme d'un plaisir, d'un désir d'en avoir plus, d'un souhait d’en augmenter l'intensité, d'un désir que cela ne s'arrête pas.  Conditionné par l'envie, l'attachement (upādāna) apparaît et donne un sens et de l’importance à l'objet de l'envie, ainsi que des opinions et des croyances qui justifient l'indulgence à son égard, un mode de vie qui en garantit l'accès. Conditionné par l'attachement, un monde personnel (bhava) se manifeste, un modèle de comportement et de valeurs façonné par l'attachement. En s

La différence entre sañña et sati

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Il n'existe pas de terme unique dans la langue pāli pour désigner la mémoire. Les fonctions de l'esprit qui constituent ce que nous appelons la mémoire sont divisées entre sañña (perception) et sati (pleine conscience). Sañña enregistre les choses dans la mémoire en utilisant des mots, des noms, des images et des étiquettes. On peut faire une analogie avec la saisie et le stockage de données. Sañña est la capacité de reconnaître les choses. Lorsque nous reconnaissons un objet visible comme un arbre ou un stimulus auditif comme le chant d'un oiseau, c'est sañña qui est à l'œuvre. Il s'agit d'un processus naturel, dépourvu d'intention. La pleine conscience ne se produit pas d'elle-même. Elle est toujours accompagnée d'une intention. Sati est un rappel actif. Sati amène les données recueillies par sañña dans le moment présent dans un but spécifique et les y maintient aussi longtemps que nécessaire. Sati ramène à l'esprit et garde à l'esprit