Vibhāva Tanhā

 


Quand la vie devient difficile, notre première réaction est de ne pas aimer ce qui se passe. Même dans des pays chauds comme la Thaïlande, des pensées s'enchaînent et font boule de neige. Des pensées telles que  : « Ce n'est vraiment pas le bon moment », « Pourquoi moi ? », « Pourquoi toujours moi ? », « Ce n'est pas juste », « Je n'en peux plus », « Je veux juste que tout cela disparaisse et que les choses redeviennent comme avant ». Et ainsi de suite. Si la boule de neige va dans le sens de « Je suis un nul, bon à rien », la situation devient rapidement très toxique.

Vibhava tanhā, l'envie de ne pas être, de ne pas avoir, de ne pas devoir ressentir certaines choses, ne nous aide jamais à faire face aux expériences désagréables. Au contraire, cela rend les choses plus douloureuses, les fait durer plus longtemps et laisse des traces plus profondes. Sous son influence, nous pouvons agir et parler de manière imprudente, avec des conséquences à long terme.

La patience est salutaire. Supporter calmement les sentiments désagréables dans le corps et l'esprit. Ne pas les refouler, leur tourner le dos, se distraire pour les éviter ni s'y abandonner. Coexister pacifiquement avec eux. Se rappeler, selon les paroles d'Ajahn Sumedho, que « c'est ainsi », mais que cela change.

Certaines situations sont difficiles. Mais nous les rendons généralement encore plus difficiles, ce qui n’est pas nécessaire.

Ajahn Jayasāro
29/04/25