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Affichage des articles du 2023

Mahāmaṅgala Sutta (1)

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1) "Ne pas fréquenter les sots est une grande bénédiction". Au sens bouddhiste, un sot est une personne qui agit, parle et pense habituellement d'une manière qui nuit à son bien-être et à son bonheur à long terme ainsi qu'à ceux de son entourage. Les sots peuvent avoir un diplôme universitaire, ils peuvent être riches et réussir dans certains domaines de la vie, mais ils sont comme un poison pour eux-mêmes et pour les autres. Bien sûr, nous n'avons qu'un pouvoir limité dans le choix des personnes avec lesquelles nous passons notre vie, en particulier notre vie professionnelle. Mais nous devrions éviter tout contact inutile avec les sots ; le commentaire explique cela par " ne pas les suivre ou les servir ". En fréquentant des sots, nous perdons facilement de vue nos valeurs. Nous risquons même de nous perdre et de devenir sots comme eux. À la limite, nous risquons de devenir comme les feuilles utilisées pour envelopper les poissons pourris : nous abs

Donner et prendre

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  La plupart des gens trouvent qu'il est facile de prendre. Parfois, ils pensent que c'est leur droit ; ils se sentent autorisés à prendre toutes les bonnes choses qui se présentent à eux. Parfois, ils ne pensent guère à ce qu'ils prennent jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus et ils se sentent alors en colère. Certaines personnes ont peur de la privation. Elles s'accrochent à tout ce qu'elles peuvent, tant qu'elles le peuvent. Elles se disent "qui sait ce que l'avenir nous réserve ?". Beaucoup de preneurs ont du mal à donner. ”Pourquoi ferait-on cela? Pourquoi assumer une perte délibérée?” se demandent-ils. Il y a aussi des personnes qui trouvent qu'il est facile de donner. Elles trouvent de la joie dans le partage. Elles aiment le sentiment de faire une différence positive dans la vie des autres, même dans les plus petites choses. Ce sont des personnes bienveillantes que l'on appelle 'le sel de la terre'. Elles ne sont peut-ê

Le lâcher-prise n'est pas synonyme de passivité

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  L'un des disciples d'Ajahn Chah s'était vu attribuer une hutte dont le toit commençait à fuir. Il déplaça sa natte de couchage dans un coin sec et s'accommoda de cet inconvénient. Il pensait pratiquer le lâcher-prise. Ajahn Chah ne fut pas impressionné. Il dit que le moine était stupide. Il ne pratiquait pas le lâcher-prise d'un moine bouddhiste, mais celui d'un buffle. Il aurait dû réparer le toit. Faire la paix avec une situation insatisfaisante n'est pas nécessairement lâcher prise. Le lâcher-prise n'est pas synonyme de passivité. Il ne doit jamais servir à justifier la paresse. Lâcher prise ne signifie pas abandonner ou se débrouiller. Dans le sens bouddhiste, le lâcher-prise se réfère à l'abandon des pensées de moi et mien. Souvent, dans la pratique, la chose la plus importante est de surveiller son esprit. Mais parfois, il suffit de réparer le toit. Ajahn Jayasāro 19/12/23

La pleine conscience sans pensées

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  Une petite expérience : essayez de maintenir un flot de pensées ininterrompu, sans hésitations ni pauses, pendant une minute. C'est très difficile ! Les gens s'exclament souvent avec frustration qu'ils n'arrêtent jamais de penser. En fait, ils s’arrêtent, nous le faisons tous. Il y a de courtes pauses régulières entre les trains de pensées. Voici une pratique de méditation simple, adaptée à la vie de tous les jours. Remarquez les pauses entre les pensées et appréciez-les, prolongez-les si cela vous semble approprié. Plus vous apprécierez et plus vous jouirez de l'expérience de la pleine conscience sans pensées, plus votre dépendance à la pensée s'affaiblira. Ajahn Jayasaro 16/12/23

Observez l'envie

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  Observez l'impersonnalité de l'envie : comment son apparition est conditionnée par une forme visible, un son, une odeur, un goût, une sensation physique, une pensée ou un souvenir. Observez comment l'envie est ressentie au moment où elle se manifeste : le mécontentement, l'agitation, le sentiment de manque.  Observez, en d'autres termes, la souffrance inhérente à l'envie. Observez comment l'envie conditionne d'autres états mentaux malhabiles tels que l'impatience et la jalousie. Observez comment l'esprit cherche des raisons pour justifier l'envie, puis se persuade que ces raisons sont arrivées en premier. Observez comment l'esprit s'efforce de supprimer toute considération sur les conséquences de l'envie pour son propre bien-être ou celui des autres. Observez à quel point le plaisir que procure la satisfaction d'une envie est en grande partie dû à la cessation du stress lié au désir. Ajahn Jayasāro 12/12/23

La vacuité

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  La tournée d'aumône a un caractère rituel. Normalement, aucun mot n'est échangé entre le donateur laïc et le moine, et aucun contact visuel n'est établi. L'autre jour, une femme âgée, après avoir déposé de la nourriture dans mon bol, me demanda la permission de lui poser une question, ce qui est assez inhabituel. Voyant que j'acquiesçais, elle me dit : "Comment puis-je demeurer dans la vacuité ? Je peux le faire pendant de courtes périodes durant la méditation, mais pas dans la vie de tous les jours.”  Je résume ma réponse : il n'y a pas d'état de vacuité à rechercher. Le Bouddha utilisait le mot "vacuité" pour signifier "sans". Ainsi, un gâteau sans sucre dans le bol d'un moine peut être appelé un gâteau "exempt de sucre". Si nous voulons utiliser ce mot en relation avec l'esprit, nous devons nous poser la question suivante : exempt de quoi ? L'absence de pensée pendant la méditation n'a de valeur que si

Les limites judicieuses de la vie

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  Imaginez un orchestre symphonique jouant les grandes œuvres de Mozart ou de Beethoven. Imaginez les solistes, le chef d'orchestre. Imaginez ensuite : chaque moment de virtuosité et de créativité de ces musiciens dépend de leur maîtrise des manuscrits écrits par le compositeur il y a des centaines d'années.  Les musiciens n'ajoutent pas de nouvelles notes de leur propre chef et n'omettent aucune des notes originales. Pensez à un grand acteur qui interprète l'un des célèbres soliloques de Shakespeare. Le talent et la créativité de l'acteur ne sont pas limités par le texte. Au contraire, les mots de Shakespeare lui permettent de s'exprimer pleinement. Pensez aux grands sportifs au sommet de leur performance. Leur excellence n'est pas entravée, mais reçoit son caractère spécifique, par les règles de leur sport. Dans tous les domaines de la vie, des limites judicieuses nous empêchent de tomber dans le piège de l'habitude et de la complaisance. Elles nou

Cessons de faire de notre personnalité une affaire personnelle

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  Bhava tanhā est le désir d'être ou de devenir. Il prend racine dans l'hypothèse fondamentale que nous possédons un moi stable et autonome. Bhava tanhā est le désir permanent de sécurité et de bien-être pour ce supposé moi. Il peut se manifester par le désir d'être riche, d'être célèbre, d'avoir du succès, d'être puissant, d'être respecté, d'être apprécié, d'être aimé. Il peut même prendre la forme d'un désir d'être une bonne personne. Cela nous amène à nous investir profondément dans des idées sur qui nous sommes. Et ces idées sont étroitement liées à la manière dont nous pensons être perçus par les autres. L'inconvénient devient évident lorsque les gens ne nous perçoivent pas comme nous voulons, ou pensons que nous méritons, d'être perçus. Dans les cas les plus bénins, cela peut entraîner un sentiment de dépit, d'être incompris et de ne pas être apprécié. Plus sérieusement, cela peut provoquer un malaise aigu, de la confusion,

Le piège de l'avidité

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  De nombreuses personnes demandent aux moines comment se libérer de la colère. Beaucoup moins leur demandent comment se libérer de l'avidité. Voir le danger de l'avidité et apprendre à s'en libérer est un élément essentiel de la pratique du Dhamma, trop souvent négligé.  L'avidité trouve du plaisir dans les choses qui mènent à l'esclavage. Elle lie les êtres à la boucle de la renaissance.  L'avidité est comparée à une liane. Elle étrangle ses victimes comme une liane étrangle un arbre.  L'avidité est difficile à abandonner ou même à vouloir abandonner. Elle est comme une teinture qu'il est extrêmement difficile d'enlever d'un tissu. L'avidité colle à l'esprit, comme la viande déposée sur une poêle chaude. L'avidité nous entraîne vers les royaumes inférieurs, tout comme une rivière au débit rapide nous entraîne vers l'océan. L'avidité s'accroche à l'esprit comme le piège à glu du singe s'accroche à

Raisons pour lesquelles les laïcs méritent d’être loués

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  Les enseignements du Bouddha ne se concentrent pas uniquement sur la voie directe de la libération. De nombreux discours traitent de la manière de mener une vie habile et productive dans la société. Un jour, le Bouddha a décrit quatre sources d'éloge pour les laïcs : "Ils recherchent la richesse légalement, sans nuire", c'est la première raison pour laquelle ils méritent d’être loués. "Ils se rendent heureux et satisfaits eux-mêmes", c'est la deuxième raison pour laquelle ils méritent d'être loués. "Ils partagent leurs richesses et accomplissent des actes de mérite", c'est la troisième raison pour laquelle ils méritent d'être loués. "Ils utilisent leurs richesses sans y être attachés, sans s'en éprendre, sans s'y absorber aveuglément, ils en voient le danger, ils comprennent le moyen d'y échapper", c'est la quatrième raison pour laquelle ils méritent d'être loués. Ainsi, ceux qui jouissent des plaisir

Bienveillance

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Soyez bienveillant, car personne n'a la vie facile. Soyez bienveillant, car tout le monde fait des erreurs.  Soyez bienveillant, car chaque acte de bienveillance est un don précieux au monde entier. Soyez bienveillant, car la bienveillance encourage la bienveillance.  Soyez bienveillant, car la bienveillance apaise l'esprit. Soyez bienveillant, car la bienveillance apporte de la joie à l'esprit.  Soyez bienveillant, car la bienveillance purifie l'esprit. Soyez bienveillant, car la bienveillance dissout l'attachement au soi. Soyez bienveillant avec tout le monde, pas seulement avec ceux que vous aimez. Soyez bienveillant sans attentes. Soyez bienveillant, en vous laissant guider par la pleine conscience et la sagesse pour savoir comment être bienveillant de la manière la plus appropriée et la plus aidante. Soyez bienveillant. Ajahn Jayasāro 21/11/23

Les Cinq Facultés Spirituelles

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  Les cinq facultés ou pouvoirs spirituels sont la foi, l'effort, la pleine conscience, le samādhi et la sagesse. La foi mène à l'effort. L'effort mène à la pleine conscience. La pleine conscience mène au samādhi. Le samādhi mène à la sagesse. La pleine conscience équilibre la foi et la sagesse, l'effort et le samādhi. Ajahn Jayasāro 18/11/23

Savoir faire son autocritique

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L'une des idées les plus destructrices auxquelles les êtres humains s'attachent est qu'ils ne devraient pas être tels qu'ils sont, qu'ils devraient être quelqu'un d'autre. Les gens disent d'eux-mêmes : "Je devrais être plus….", "je devrais être moins….", "je devrais être capable de…..", "je ne devrais pas être si....." La question évidente à poser ici est "pourquoi ?”, “pourquoi devriez-vous ?”, “pourquoi pas ?" Il est plus sage de reconnaître les défauts comme des phénomènes conditionnés plutôt que comme des traits de caractère figés. Nous n'avons pas besoin de nous harceler sans cesse : "Je ne devrais pas être aussi impatient", "je devrais être plus gentil", "je devrais être capable de gérer ce problème depuis le temps". Tout ce que l'on obtient en pensant ainsi, c'est la conviction déprimante que "je ne suis pas quelqu'un de bien". Il est plus uti

Les alternatives à la colère

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  La colère survient lorsque nous voulons quelque chose et que nous ne pouvons pas l'obtenir. La colère survient lorsque nous pensons encore et encore aux personnes, aux circonstances ou aux structures sociales qui nous empêchent d'obtenir ce que nous voulons. Ou qui l'ont fait dans le passé. Ou qui le feront très probablement à l'avenir. La colère survient lorsque nous pensons avoir droit à quelque chose et que nous ne l'obtenons pas. Il peut s'agir d'un besoin réel, de sécurité par exemple, ou simplement du désir d'être perçu d'une certaine manière. La colère survient lorsque nous pensons encore et encore à ceux qui nous ont causé de la peine. Ou qui ont fait souffrir ceux que nous aimons. Ou ceux qui infligent intentionnellement de la souffrance à d'autres êtres. La colère survient lorsque nous sommes séparés des personnes ou des choses auxquelles nous sommes attachés, ou lorsque nous sommes menacés de l'être. Elle surgit lorsque nous pens

Un coup de semonce

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  Version finale? Il y a de nombreuses années, un homme me raconta comment il était venu au bouddhisme. Il me dit que cela s'était passé alors qu'il était jeune professeur dans une université américaine. Dans son enfance, il avait été un prodige, le chouchou de la famille. Désormais, pour la première fois, il était confronté à des problèmes accablants, tant personnels que professionnels. C'en était trop pour lui.  Il prit une overdose de pilules. Alors qu'il commençait à perdre connaissance, le téléphone près de son lit sonna. Il ne sut pas pourquoi, mais il fit l'effort nécessaire pour répondre. Il entendit la voix de sa sœur jumelle. À l'époque, elle vivait à des milliers de kilomètres de chez lui. Elle lui dit qu'elle s'était soudain réveillée avec une conviction profonde qu'il était en danger. Il était trop somnolent pour répondre. Elle mit immédiatement fin à l'appel et contacta les services d'urgence. Il survécut et commença à chercher

Une séance de méditation est le plus haut degré de bon kamma

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  Une séance de méditation est l'expression d'un engagement. C'est le moment où nous nous autorisons à concentrer tout notre cœur et tout notre esprit sur l'essence des enseignements du Bouddha : abandonner ce qui est malsain, cultiver ce qui est sain et purifier l'esprit. Une séance de méditation est l'occasion de faire notre plus belle offrande au Bouddha, au Dhamma et au Sangha. Même si vous n'avez que quelques pièces en poche, vous pouvez en faire don pour une cause noble et ainsi faire une différence. Même s'il n'y a que quelques moments de pleine conscience et de clarté pendant votre méditation, vous pouvez les offrir humblement à vos maîtres et magnifier leur valeur. Une séance de méditation est l'occasion de mettre de côté pour un temps toutes nos identités : mère, père, fils, fille, frère ou sœur, conjoint, patron, collègue, employé, etc. C'est l'occasion d'apprécier la légèreté qui découle du lâcher prise de toutes nos idées

Les effets insidieux des commérages

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Les commérages sont un poison. Ils ne minent pas seulement les relations personnelles. Ils peuvent même détruire des pays entiers. À l'époque du Bouddha, les Licchavis, dont la capitale était Vesāli, formaient un clan fier et puissant, membre principal de la confédération Vajjika. L'ambitieux roi Ajātasattu de Maghadha révéla au Bouddha qu'il avait l'intention de les envahir. Le Bouddha lui dit que l'harmonie du peuple Licchavi et son unité les préserveraient. Le roi renonça à l'invasion et tenta une approche plus subtile. Il ordonna à son Premier Ministre de se rendre auprès d'un Licchavi influent, dans un endroit calme, mais qui serait observé. Il devait murmurer à l'oreille de l'homme la phrase suivante : “Il y a du riz dans le grain.” Le premier ministre s'exécuta et son action fut effectivement remarquée. Un noble Licchavi demanda à sa connaissance ce que le Premier Ministre de Maghada considérait si important qu'il devait le lui chuchot

Un jeune sage

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  L'autre jour, j'ai rencontré un jeune sage. Cela s'est passé alors que je visitais un monastère voisin. J'étais sous un arbre en train de parler à l'abbé et un jeune garçon s'approcha de nous. Je connais ce garçon, ou du moins je sais qu'il a sept ans et qu'il est souvent au monastère avec sa grand-mère. Aujourd'hui, il semblait tenir un petit objet dans sa main. Le garçon, se tenant devant nous, dit d'une voix provocante : "N'y croyez pas !". Comme il était clair que nous ne comprenions pas, le garçon ouvrit grand la main. Il tenait une craie. Avec la craie, il écrivit quelques mots sur une planche de bois, puis les effaça rapidement. "N'y croyez pas", répéta-t-il, "vous pouvez tout effacer avec un doigt".  Le jeune sage semblait ne pas avoir dépassé le désir de louanges. Nous le louâmes avec joie. Ajahn Jayasáro 28/10/23

Exceptions

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  Un membre âgé de ma famille était un homme aimable et généreux, mais il lui arrivait de temps en temps de tenir des propos racistes. Ce qui n'était pas si inhabituel dans l'Angleterre d'il y a 50 ans, parmi les personnes de sa génération et de sa couleur de peau. Il fit un jour une remarque désobligeante au sujet des Indiens. Ne pouvant pas laisser passer la remarque, je lui rappelai son médecin. Mon parent vivait dans un petit village en milieu rural. Son médecin, qu'il tenait en très haute estime, était la seule personne d'origine Indienne qu'il connaissait personnellement. " Oui, c'est bien vrai ", me concéda mon parent, " mais il est une exception". Les gens appliquent aussi cette idée d'une exception particulière à leur propre comportement. Il n'est pas rare que des gens connus, appréhendés pour un délit quelconque, insistent que "ce n'est pas qui je suis". En d'autres mots, leurs actes criminels sont des

"Pas le même, pas différent"

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  Supposons que vous preniez une photo avec votre téléphone portable et que vous la partagiez avec un ami. L'image qui apparaît sur l'écran de votre ami est-elle identique ou différente de celle que vous avez envoyée ? C'est à la fois les deux et ni l'un ni l'autre, n'est-ce pas ? L'image est identique en ce sens qu'elle se compose exactement de la même configuration de pixels que l'original. Elle est différente dans la mesure où les pixels qui constituent l'image dans le téléphone de votre ami ne sont pas les mêmes que dans votre téléphone. Supposons que vous allumiez une nouvelle bougie à partir de la flamme d'une vieille bougie sur le point de s'éteindre. La flamme de la nouvelle bougie est-elle la même ou est-elle différente de celle de la bougie précédente ? Ni la même, ni différente. Comparez-vous aujourd'hui avec vous-même il y a vingt ans, dix ans, cinq ans, un an. Êtes-vous la même personne ou une personne différente ? Êtes-v

Le bien et le mal

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  Les concepts de bien et de mal, ainsi que la volonté de faire le bien et d'éviter le mal, se retrouvent dans toutes les communautés humaines. Le problème consiste à déterminer à quoi se réfèrent exactement les termes "bien" et "mal". Quelle est la relation entre les deux ? Le bien et le mal sont-ils des opposés absolus, comme le noir et le blanc, ou leur relation est-elle plus complexe ? Est-il parfois nécessaire d'agir mal pour obtenir un bon résultat ? Les gens font-ils parfois de bonnes choses dans le but d'atteindre un objectif malveillant ? Existe-t-il différents niveaux de bonté et de méchanceté ? Si oui, quels critères utilisons-nous pour établir des priorités entre ces niveaux ? Ce petit texte n'est évidemment pas un forum dans lequel des questions aussi sérieuses peuvent être traitées en détail. Le point que je voudrais soulever ici concerne notre compréhension des actions préméditées que nous trouvons choquantes et déplorables. Je crois q

Ne nous éloignons pas des enseignements

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  Le Bouddha a enseigné à ses disciples monastiques que s'ils se laissaient aller à des pensées sensuelles, à des pensées de colère ou à des pensées violentes, ne serait-ce qu'un instant, ils s'éloignaient de ses enseignements. Les bouddhistes laïcs peuvent faire des exceptions compréhensibles en ce qui concerne le premier point : kãmasamkappa, les pensées sensuelles. Dans ce cas, les cinq préceptes fournissent une ligne de base. Un principe viable pourrait être d'abandonner l'indulgence pour les pensées sensuelles concernant ou conduisant à la transgression de l'un des préceptes. Cette norme peut ensuite être développée par la pratique complète les jours d'uposatha et pendant les périodes de retraite. Il est significatif qu'il n'y ait pas d'exception pour les pensées de colère et de violence. Ici, une norme unique prévaut pour tous les bouddhistes, religieux et laïcs. Le point clé est l'indulgence. Il se peut que des pensées de colère ou de

La sagesse du Bouddha

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Un jour, le brahmane Kāranapāli demanda à son ami bouddhiste, Pingiyāni, jusqu'à quel point il pensait que le Bouddha était sage. Pingiyāni répondit : "Qui suis-je pour mesurer sa sagesse ? Seul quelqu'un de son niveau en est capable." "Un grand éloge assurément !" dit Kāranapāli. Pingiyāni ajouta : "Le Bouddha est loué par ceux qui sont loués. Il est suprême parmi les devas et les humains." Interrogé sur les raisons d'une telle foi, Pingiyāni expliqua à l'aide de cinq comparaisons : 1. De même que celui qui trouve satisfaction dans le meilleur des goûts ne désire plus de goûts inférieurs, de même celui qui entend les enseignements du Bouddha n'aspire plus à d'autres enseignements. 2. Tout comme une personne opprimée par la faim et la soif, à qui l'on donne un gâteau au miel, apprécie son goût sucré et délicieux. De même, celui qui écoute les enseignements du Bouddha acquiert satisfaction et calme. 3. De même que celui qui trouv

La pleine conscience dans la vie quotidienne

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 L'une des fonctions essentielles de la pleine conscience est de garder à l'esprit ou de ne pas oublier. Pendant la méditation, notre tâche principale consiste à garder à l'esprit l'objet de la méditation, sans distraction. Mais dans la vie quotidienne, ce que nous choisissons de garder à l'esprit doit varier en fonction du contexte. Dans la salle de bains, par exemple, nous pouvons pratiquer la pleine conscience du corps, en gardant à l'esprit une ou plusieurs des 32 parties du corps. Lors d'une conversation, nous pouvons essayer de nous focaliser sur les principes de la parole juste, en veillant avant tout à ce que nos paroles soient vraies. Nous pouvons également faire, de l'effort d'être bienveillant dans des circonstances difficiles, le sujet de la pleine conscience. Et nous pouvons faire de la bonté des autres un objet de pleine conscience. Cela signifie qu'il faut être attentif tout au long de la journée aux actes de bienveillance. Plus no

Combler les manques

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  De nos jours, beaucoup de jeunes sont accros aux jeux vidéo. Ce n’est pas surprenant, les jeux sont conçus pour créer de la dépendance. Peu importe l’intelligence de quelqu’un, sans la protection de la pleine conscience, son esprit est facilement manipulé.  J’aimerais partager un conseil avec les accros, qui est de passer à l’étape suivante. Pensez-y – pouvoir jouer sans devenir intoxiqué est la victoire ultime : la victoire sur les concepteurs du jeu.  Etant donné que c’est difficile pour ceux qui sont dépendants de le reconnaître, quels indicateurs devraient-ils rechercher ? Ma proposition est qu'ils devraient examiner s’ils négligent d’autres aspects de leur vie. Par exemple, ne pas assez dormir, ne pas manger de la nourriture saine à des heures fixes, oublier de faire de l’exercice physique, négliger ses responsabilités envers sa famille, négliger ses devoirs d’école, négliger de développer les aptitudes sociales nécessaires pour naviguer dans le monde des adultes. Gagner le

La pensée est simplement un événement mental

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  Un jour, alors qu'il questionnait Ajahn Chah sur la méditation, un moine occidental se plaignit de son esprit agité. Il se sentait frustré et découragé par son incapacité à le contrôler. "Dès que je commence à méditer, il décolle", dit-il, "il se précipite dans le passé et dans l'avenir. Luang Por, que puis-je faire ?" Ajahn Chah lui dit qu'il abordait la question de la mauvaise manière. En fait, l'esprit ne va jamais nulle part. Il est toujours là. C'est juste que quand l’esprit est agité, les états mentaux, pensées et souvenirs, apparaissent en succession rapide. Il est essentiel de comprendre ce point pour résoudre le problème. Parfois, l'esprit est vide de pensées ; souvent, il en est envahi. Le silence intérieur et l'agitation intérieure peuvent sembler diamétralement opposés ; en réalité, il s'agit simplement de modes de l'esprit omniprésent. Si l'on observe l'esprit, la pensée devient simplement une pensée, un évé

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