Les alternatives à la colère

 


La colère survient lorsque nous voulons quelque chose et que nous ne pouvons pas l'obtenir. La colère survient lorsque nous pensons encore et encore aux personnes, aux circonstances ou aux structures sociales qui nous empêchent d'obtenir ce que nous voulons. Ou qui l'ont fait dans le passé. Ou qui le feront très probablement à l'avenir. La colère survient lorsque nous pensons avoir droit à quelque chose et que nous ne l'obtenons pas. Il peut s'agir d'un besoin réel, de sécurité par exemple, ou simplement du désir d'être perçu d'une certaine manière. La colère survient lorsque nous pensons encore et encore à ceux qui nous ont causé de la peine. Ou qui ont fait souffrir ceux que nous aimons. Ou ceux qui infligent intentionnellement de la souffrance à d'autres êtres.

La colère survient lorsque nous sommes séparés des personnes ou des choses auxquelles nous sommes attachés, ou lorsque nous sommes menacés de l'être. Elle surgit lorsque nous pensons encore et encore à ce qui s'est produit dans le passé.

La colère survient dans de nombreuses situations mais elle n'est pas inévitable. Elle est compréhensible mais pas inéluctable. Plus l'esprit devient clair, moins la colère apparaît, jusqu'à ce qu'elle disparaisse complètement. L'esprit bien entraîné peut se tourner vers des alternatives plus sages et exemptes de colère. La croyance selon laquelle la seule autre voie possible est celle de la dépression, de l'apathie et du désespoir est erronée. Mais d'abord, nous devons accepter l'affirmation radicale du Bouddha selon laquelle la colère est toujours, sans exception, un poison mortel. De là naît l'aspiration à persévérer dans le travail ardu de cultiver un esprit sans colère. Non pas un esprit indifférent, mais un esprit sage et empreint de compassion, équilibré et bienveillant.

Ajahn Jayasão
11/11/23