La méditation en marchant


Quand, dans sa jeunesse, Ajahn Chah pratiquait la méditation en marchant, il aimait marcher rapidement. Lorsqu’on lui en demandait la raison, il répondait : « Quand je marche vite, les souillures ne peuvent pas me rattraper. » Dans de nombreuses traditions de méditation, on enseigne à marcher lentement. Ici, l'esprit repousse les souillures en portant une attention minutieuse à la posture de la marche. Personnellement, j'ai toujours préféré un rythme similaire à celui de la marche normale, car je trouve que ça facilite l’intégration de la conscience de la méditation en marchant dans la vie quotidienne.

La décision de marcher vite ou lentement peut dépendre de l'espace disponible. La marche rapide nécessite un long chemin, environ trente pas ; les changements de direction trop fréquents distraient l'esprit. Pour les méditants qui marchent dans une pièce ou un petit jardin, la marche lente est plus pratique. Lorsque les méditants se sentent somnolents, marcher à reculons est une bonne option. Marcher de côté est rarement une bonne idée, sauf peut-être face à un tigre, car il serait dangereux de lui tourner le dos.

Si vous considérez la méditation en marchant uniquement comme un moyen de vous étirer les jambes entre deux séances de méditation assise, essayez de changer cette perception en marchant pendant de longues périodes. Si vous en avez le temps, deux ou trois heures de marche peuvent vous offrir de nouvelles perspectives sur votre pratique de la méditation.

Ajahn Jayasāro
03/05/25