Sortir du piège de la sensualité


Imaginez que vous mangiez un plat après l'autre d’une nourriture très riche et grasse puis que vous buviez un verre d'eau de source fraîche. Quel délice ! 

Si nous ne connaissons que les joies du plaisir sensuel, l'idée d'un plaisir non sensuel semble être une contradiction en soi. Comment pourrait-il y avoir du plaisir sans stimulation des sens ? Ce serait certainement une expérience fade, terne et triste. Le monde des sens, avec tous ses hauts et ses bas, ressemble à la vie elle-même. Un monde dépourvu de tout ce drame ressemble à la mort. En fait, le plaisir non sensuel que l'on peut éprouver grâce à la méditation est comme un verre d'eau de source fraîche après les plaisirs riches et gras des sens. Le plaisir sensuel nous enivre et nous affaiblit ; le plaisir non sensuel nous sensibilise à des vérités simples et nous donne du pouvoir. 

Nous n'avons pas toujours besoin d'obtenir quelque chose, de consommer quelque chose, de devenir quelque chose ou quelqu'un pour connaître le bonheur dans notre vie.

Si nous cessons de nous démener, de nous accrocher à chaque expérience agréable, nous faisons le premier pas pour sortir du piège de la sensualité. En pratiquant régulièrement la méditation, nous franchissons l'étape suivante. Respecter les huit préceptes les jours d'uposatha, comme aujourd'hui, est un bon support.

Ajahn Jayasāro
09/03/24