La mémoire joue un rôle essentiel dans notre attachement à notre identité
Dans le cadre de nos efforts pour lâcher prise de notre attachement à notre identité (sakkāyaditthi), nous réfléchissons aux idées que nous construisons à propos de nous-mêmes et qui nous lient au samsāra. La mémoire joue un rôle essentiel dans ces idées. Le degré auquel elle contribue à notre croyance en un 'soi' immuable derrière l'expérience peut être mesuré par la détresse ressentie face à des maladies comme la maladie d'Alzheimer, qui entraînent une perte grave de la mémoire.
Voici quelques faits qui révèlent la nature fragile, peu fiable et l’absence de « soi » de la mémoire, afin de nourrir notre réflexion. Aux États-Unis, 70 % des condamnations injustifiées qui ont été annulées grâce à des preuves ADN impliquaient une identification erronée par des témoins oculaires. Il existe de nombreux cas où des suspects vulnérables ont subi des pressions psychologiques pour avouer des crimes. Ces pressions ont conduit des personnes innocentes à créer et à croire en la véracité de faux souvenirs les montrant en train de commettre le crime.
Après le 11 septembre, 73 % des participants à une étude se souvenaient d’avoir vu l'avion s'écraser sur le premier gratte-ciel du World Trade Center en direct à la télévision, alors que les images de cette première collision n'ont été diffusées que le lendemain.
Dans une autre étude, on a montré à des participants quatre photos de leur enfance, trois étaient authentiques et la quatrième, une image falsifiée, les montrait dans une montgolfière. Plus tard, 50 % d'entre eux se souvinrent très clairement de ce vol en montgolfière. Certains décrivirent ce que portaient leurs parents, le temps qu'il faisait ou ce qu'ils avaient ressenti.
08/07/25