Vassa : un temps privilégié pour la pratique
Hier a démarré le Vassa ou retraite des pluies de trois mois. Le Vassa a été instauré par le Bouddha en réponse aux critiques exprimées par les laïcs à l'encontre du sangha.
« Comment les moines Sakyan peuvent-ils déambuler pendant la saison des pluies ? Ils piétinent l'herbe verte, oppriment la vie et détruisent de nombreuses petites créatures. Même les moines d'autres religions, avec leurs enseignements imparfaits, s'installent pour la saison des pluies. Même les oiseaux font leur nid au sommet d'un arbre et s'y installent pour la saison des pluies, mais pas les moines Sakyan.»
Pendant le Vassa, les déplacements sont fortement limités et les moines ne peuvent s'absenter de leur monastère plus de sept jours. Dans les monastères de la forêt thaïlandais, l'accent est mis sur la méditation formelle et l'étude du Vinaya. En Thaïlande, de nombreux bouddhistes laïcs adoptent des pratiques spécialement pour le Vassa ; la plupart sont liées au sīla. Ceux qui ne sont pas encore assez sages pour respecter systématiquement les cinq préceptes peuvent faire le vœu de s'abstenir de boire de l'alcool pendant trois mois. D'autres peuvent respecter les huit préceptes chaque jour d'Uposatha (deux fois par mois) ou de Wan Phra (quatre fois par mois). Certains font le vœu de ne pas manger après midi et d'autres s'engagent à s’abstenir de sucre pendant trois mois. Les méditants s'engagent à consacrer un certain nombre d'heures par semaine à la pratique formelle. Les possibilités sont nombreuses.
La plupart des souillures ne disparaissent pas d'un coup de baguette magique pendant la méditation. Elles s'éliminent progressivement en les reconnaissant et en les abandonnant, encore et encore. Pendant une période déterminée, aller à contre-courant dans le cadre d'une pratique formalisée par un vœu devant son maître ou une statue de Bouddha peut stimuler le processus.