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Affichage des articles du août, 2025

La mesure du progrès

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Le Bouddha a enseigné de cultiver certaines perceptions sages (saññā). Celles-ci servent à remplacer les perceptions automatiques qui résultent des souillures et causent de la souffrance. Les cultiver, a-t-il déclaré, « porte beaucoup de fruits, est d'un grand bénéfice et culmine dans le sans-mort. » En enseignant la perception de l'impermanence, le Bouddha a dit : « Lorsqu'un bhikkhu demeure souvent avec l’esprit accoutumé à la perception de l'impermanence, son esprit se détourne du gain, de l'honneur et de la louange, s'en écarte, se tortille pour y échapper et n'est pas captivé par eux. Soit l'équanimité ou la répulsion s'installent en lui. C'est comme une plume de coq ou un morceau de tendon qui, jeté dans le feu, s'en écarte, se tortille pour y échapper et n'est pas captivé par lui. » Inversement, si le moine constate que son esprit est toujours enclin au gain, à l'honneur et à la louange, il doit considérer cela comme un signe q...

Quelques citations pleines de sagesse

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  J'ai toujours aimé noter des citations pleines de sagesse. Mes premiers carnets sont maintenant moisis, mais voici quelques citations choisies au hasard, bouddhistes ou non, issues d’une véritable mine d’or numérique. « Avant de pratiquer le Dhamma, beaucoup de choses vous font souffrir et peu de choses vous rendent heureux. Si vous pratiquez correctement le Dhamma, vous constaterez que de moins en moins de choses vous font souffrir et que de plus en plus de choses vous rendent heureux. » - Somdet Phra Buddhaghosajan « Laissez les pensées aller et venir mais ne leur servez pas le thé. » - Shunryu Suzuki « Il faut constamment se battre pour voir ce qui se trouve au bout de son nez. » - George Orwell «  L'expression de soi est le conformisme de notre temps. » - Adam Curtis « Une société mourante, invariablement, devient rude et grossière. La perte de la politesse et des bonnes manières est plus significative qu'une émeute. » - Robert Heinlein « Dans une discussion animée, v...

La place de l’étude théorique dans la pratique du Dhamma

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Lorsque j'étais jeune moine, l'étude théorique du Dhamma était écartée dans certains cercles. Ils considéraient l’étude superflue et même préjudiciable à la pratique. L'idée était qu’elle encombre l'esprit de concepts qui entravent plutôt qu'ils n'aident la capacité à regarder directement l'esprit. C'était une perte de temps, une indulgence. Quelle est la légitimité de ce point de vue ? L'étude est-elle bien nécessaire ? Si oui, dans quelle mesure ? Il est vrai que l'étude peut devenir une fin en soi et distraire de la pratique. Elle peut même finir par la remplacer complètement. Lorsque la lutte contre les obstacles semble sans fin, la gratification que procure la compréhension intellectuelle est séduisante.  Cela dit, les enseignements du Bouddha proposent une nouvelle façon d'appréhender l'expérience. Celle-ci doit être comprise et digérée sur le plan conceptuel avant de pouvoir être intégrée au niveau non-conceptuel. Certains enseigne...

Méditez, ne soyez pas négligents

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Pendant longtemps, dans le monde occidental, parfois par ignorance, parfois intentionnellement, le Nibbāna, but ultime de la pratique bouddhiste, a été présenté à tort comme une extinction totale, une annihilation, un néant. Et ce, malgré les nombreux passages dans lesquels le Bouddha réfute une telle interprétation. En réalité, le Nibbāna signifie une extinction et une annihilation totales, mais uniquement sur le chemin qui y mène. Pour réaliser le Nibbāna, l'avidité, l'aversion et l'illusion doivent être complètement détruites. En tant qu'état inéxprimable par des mots, il n'est pas surprenant que le Nibbāna soit généralement décrit par ce qu'il n'est pas. Cela peut être comparé à définir la santé physique par l’absence de maladies spécifiques (pas de cancer, pas de problèmes cardiaques, etc.). Dans le texte Asaṅkhatasamyutta (S.N. 43), on trouve des termes plus positifs pour décrire le Nibbāna : « l'éternel », « le paisible », « le sublime », « l'...

Notre relation avec les faits

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  Auparavant, les faits étaient des choses solides et fiables. Les gens les brandissaient comme des atouts, disant : « Et voilà les faits... », et ils balayaient tout sur leur passage. Aujourd'hui, les faits sont devenus des choses éthérées, insaisissables. Vous avez peut-être vos faits, mais j'ai les miens. De nos jours, le torrent d'informations est pratiquement empoisonné à mort par la désinformation et la mésinformation. Plus notre accès au monde des « faits » augmente, plus notre esprit se referme. Que faire ? En tant que méditants, nous surveillons constamment nos intentions et nos états mentaux. Nous nous interrogeons : que voulons-nous croire ? Pourquoi ? Nos croyances sont-elles importantes pour maintenir les idées que nous nous faisons de nous-mêmes et auxquelles nous nous attachons ? Prenons-nous des mesures pour protéger nos croyances contre toute remise en question ? Comment nous sentons-nous lorsqu'elles sont remises en question ? Nous observons notre tend...