La mesure du progrès




Le Bouddha a enseigné de cultiver certaines perceptions sages (saññā). Celles-ci servent à remplacer les perceptions automatiques qui résultent des souillures et causent de la souffrance. Les cultiver, a-t-il déclaré, « porte beaucoup de fruits, est d'un grand bénéfice et culmine dans le sans-mort. »

En enseignant la perception de l'impermanence, le Bouddha a dit :

« Lorsqu'un bhikkhu demeure souvent avec l’esprit accoutumé à la perception de l'impermanence, son esprit se détourne du gain, de l'honneur et de la louange, s'en écarte, se tortille pour y échapper et n'est pas captivé par eux. Soit l'équanimité ou la répulsion s'installent en lui. C'est comme une plume de coq ou un morceau de tendon qui, jeté dans le feu, s'en écarte, se tortille pour y échapper et n'est pas captivé par lui. »

Inversement, si le moine constate que son esprit est toujours enclin au gain, à l'honneur et à la louange, il doit considérer cela comme un signe que sa pratique est déficiente.

Il est utile de garder à l'esprit qu'on peut mesurer les progrès d'une pratique particulière à la fois par le progrès de la fluidité et de la force de la pratique elle-même, et par la mesure dans laquelle les valeurs, les attitudes et les désirs basés sur les souillures auxquelles elle s'oppose survivent encore.

Ajahn Jayasaro
12/08/2025