Adopter des limites intelligentes pour ses actions et ses paroles
L'autre jour, on m'a posé une question sur le Vinaya, l'ensemble des règles de formation et des conventions qui constituent le Code Monastique Bouddhiste. Pour mon interlocuteur, cela semblait très compliqué et restrictif. Dans ma réponse, j'ai comparé le respect des règles monastiques à la conduite d'une voiture. Les conducteurs respectent un grand nombre de règles chaque fois qu'ils conduisent, mais ne se sentent pas du tout oppressés par ces dernières. Certaines règles, comme le fait de conduire sur le côté droit (ou gauche) de la route, sont si fondamentales qu'elles ne semblent pas être des règles du tout. D'autres, comme le fait de signaler un changement de direction, ont une valeur de sécurité évidente. D'autres encore sont simplement des questions d'étiquette et de politesse.
Pour les moines expérimentés, de nombreuses règles ne sont pas vécues comme des règles du tout car elles sont des éléments essentiels de notre culture monastique et de notre mode de vie. D'autres améliorent notre bien-être ou aiguisent notre vigilance. Beaucoup concernent l'étiquette et visent à maintenir l'harmonie au sein du Sangha. Nous ne nous sentons pas plus contraints par le Vinaya qu'un conducteur ne se sent contraint par le code de la route.
Adopter volontairement des limites intelligentes pour ses actions et ses paroles, et apprendre à vivre dans le cadre de ces limites, crée le respect de soi. Cela favorise un esprit clair, ancré dans le moment présent, ce qui contribue à créer une atmosphère de sécurité, de confiance, d'intégrité et de bienveillance que ce soit dans un monastère, à la maison ou sur le lieu de travail.