Les réponses les plus sages aux circonstances difficiles

 


Si quelqu'un vous donnait une gifle (que cela n'arrive jamais !), il serait correct de dire : « Il m'a fait mal. » Peu importe qui vous a giflé, quand cela s’est produit ou quelle était votre humeur à ce moment-là, l'effet serait le même. La gifle a causé votre douleur. Mais l'apparition d'une souffrance mentale et l’émotion elle-même ne peuvent être directement attribuées aux actions d'autrui. Par exemple, il est courant de dire « Ils m'ont mis en colère », mais le fait que vous vous mettiez en colère ou pas et l'intensité de cette colère dépendent de nombreux facteurs principalement liés à vous-même. Votre personnalité et votre tendance à la colère jouent un rôle. Votre humeur au moment de la provocation est un autre facteur. Vos sentiments envers la personne qui a dit ou fait quelque chose que vous trouvez désagréable sont également importants. La mesure dans laquelle vous avez cultivé la pleine conscience, la tolérance et mettā est peut-être le facteur le plus important.

Les actions ou paroles d'une autre personne sont des facteurs qui conditionnent l'apparition de la colère. Mais elles n'en sont pas la véritable source. La cause profonde est le désir, qui se manifeste par une incapacité à accepter de ne pas obtenir ce qu’on veut ou ce qu’on croit devoir obtenir. Blâmer les autres ou les événements pour nos émotions négatives vient du fait que nous ne regardons pas assez attentivement ce qui se passe réellement. Les enseignements du Bouddha ne sont pas des commandements moralisateurs du genre « fais ceci, ne fais pas cela ». Ils nous mettent au défi de cultiver les conditions nécessaires à une vision claire et d'observer comment celle-ci apporte les réponses les plus sages aux circonstances difficiles.

Ajahn Jayasãro
11/11/25