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Les enseignements du Bouddha sont les plus merveilleux des médicaments.

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Les enseignements du Bouddha sont "bien expliqués". Ils fournissent une carte claire, structurée et complète du chemin vers la libération. Les enseignements du Bouddha sont "intemporels". Ils traitent des réalités immuables de la condition humaine. La manière dont la souffrance survient et la manière dont elle cesse seront toujours vraies. Les enseignements du Bouddha sont "vérifiables". Ce ne sont pas des dogmes indémontrables qu'il faut accepter avec foi. Les enseignements du Bouddha "invitent à la vérification". Ils nous mettent au défi de les soumettre à l'épreuve de l'expérience. Les enseignements du Bouddha "nous conduisent vers l'avant". Il n'est pas possible d'étudier et de pratiquer ces enseignements sans en être transformé. Plus nous comprenons les enseignements en profondeur, plus profondément nous changeons.
Les enseignements du Bouddha doivent être vérifiés par chaque personne individuellement. Aucun...

Le sens très réel d'un "soi"

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  Il est courant de dire des phénomènes complexes qu'ils sont "plus grands que la somme de leurs parties". Lorsque plusieurs facteurs se combinent d'une certaine manière, de nouvelles choses inattendues peuvent se produire. La qualité unique de l'eau - citons, par exemple, sa capacité à éteindre un incendie - ne peut être prédite à partir d'aucun de ses éléments constitutifs, à savoir l'hydrogène et l'oxygène. Dans la terminologie bouddhiste, les "propriétés émergentes" sont appelées "phénomènes conditionnés". Ces propriétés ne peuvent être présentes que si les causes et les conditions qui les sous-tendent prévalent. Par exemple, toutes les propriétés de l’eau disparaîtront si l'on utilise l'électrolyse pour séparer les atomes d'hydrogène des atomes d'oxygène. L'une des façons de considérer ce sens très réel que nous avons de nous-mêmes en tant que propriétaire de l'expérience, celui qui agit et sur lequel on...

Éteindre les flammes des souillures mentales

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Le bouddha a comparé les souillures au feu. Les souillures de l'esprit prennent la matière première de la vie et la consument, ne laissant que des cendres.   La colère en est l’exemple le plus évident. Quand ils sont en colère, les gens paraissent si enflammés et si rouges. La colère consume la paix et la bonté de notre esprit quand nous ruminons sur ce que nous n’avons pas, ou ce que nous pensons devoir posséder. Quand nous n’obtenons pas ce que nous voulons, quand nous ne sommes pas traités comme nous croyons le mériter, cette flamme de la colère peut se propager dans notre esprit. L’avidité nous dévore aussi. C’est cette agitation brûlante qui survient quand on a soif de quelque chose de plus : du plus agréable, plus intense, plus excitant ; quelque chose de nouveau, n’importe quoi, tout sauf ceci. Ce feu dévore tout contentement, toute appréciation de ce qui est. Lorsque nous devenons obsédés par notre apparence et notre image, nos peurs, nos anxiétés, nos doutes et nos insécur...

 La pratique du Dhamma est un moyen d'honorer le Bouddha

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Il y a de nombreuses années, j'ai reçu une lettre d'un vieil ami bouddhiste occidental. Il me demandait si j'aimerais quitter la vie monastique et rejoindre son organisation en tant qu’enseignant de méditation. Je l'ai remercié pour son offre, mais j'ai poliment refusé. Je lui ai dit qu'à mon avis si j'étais assez fou pour quitter la robe, je ne pouvais pas être assez sage pour enseigner la méditation bouddhiste. J'ai toujours trouvé de la joie à pouvoir vivre ma vie dans une forme établie par le Seigneur Bouddha lui-même. Pour moi, la vie de moine n'est pas accessoire par rapport à la "vraie pratique" de la méditation, elle constitue un élément central dans mon apprentissage de l'Octuple Sentier. La vie de moine est l'expression de ma dévotion au Bouddha et à ses enseignements, et l’expression de ma gratitude envers lui. Les laïcs bouddhistes ont reçu le même Octuple Sentier que les moines et les nonnes. Il n'y a pas d'ense...

L’harmonie communautaire

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  Il y a deux formes d’harmonie : l’une est constructive et l’autre est destructrice. Dans l’harmonie destructrice, les membres du groupe évitent d’aborder des choses qui pourraient mener à des sentiments négatifs ou créer des conflits, même lorsqu’il serait pourtant nécessaire de parler de certains sujets. L’accord tacite dans ce genre de groupe est que “je ne dirai rien à propos de ta conduite si tu ne dis rien à propos de la mienne”. L’absence de conflit ouvert est prise pour de l’harmonie sociale. Dans l’harmonie constructive, les membres du groupe sont dévoués à soutenir à la fois leur véritable bien-être et celui des autres. Ils acceptent humblement d’avoir des points faibles et qu’ils peuvent se tromper. Ils s’ouvrent aux conseils et aux admonitions de leur entourage. Ils se donnent la responsabilité de partager leurs conseils et leurs admonitions dans un lieu adapté et à un moment propice, après avoir vérifié les faits et avoir purifié leurs esprits de la colère. Même si ce...

Des questions pertinentes à propos de notre pratique

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Parfois, les gens posaient des questions à Ajahn Chah sur des sujets qui dépassaient de loin leur capacité à comprendre les réponses qu'il pouvait donner. Un laïc qui ne méditait que quelques minutes par jour demanda, par exemple, quelle était la différence entre les jhānas matériels et les jhānas immatériels. Si Ajahn Chah pensait que c’était bon pour l'auteur de la question, il lui jetait un regard noir (qu'il n'oublierait jamais) et commençait à parler à quelqu'un d'autre. Occasionnellement, il posait une question à son tour pour aider la personne à reconnaître ses intentions lorsqu'elle l'interrogeait. Souvent, il suggérait simplement à la personne de poser une question sur un sujet plus pertinent pour sa propre pratique. Il est important d'apprendre à déterminer quelles questions ont des réponses, quelles questions ont des réponses utiles et quelles questions ont des réponses dont nous sommes prêts à tirer profit. Bien sûr, je n'essaierai ja...

L’ignorance

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  L’ignorance est le premier maillon énuméré dans l’enseignement sur la co-production conditionnée. Cela ne veut pas dire que le Bouddha la considérait causale. D’ailleurs, il rejetait toute théorie quant à une cause première. Le Bouddha a déclaré que l’ignorance est aussi conditionnée, particulièrement par les pollutions mentales appelées ‘les cinq obstacles’. L’ignorance n’est pas une cause et ce n’est pas une chose, c’est une absence. On pourrait observer, par exemple, que l’ignorance de l’existence de la nappe d’eau souterraine dans un endroit quelconque est la condition principale et dominante pour laquelle aucun puits n’a été creusé. Cette ignorance, même si elle est très ancienne, elle est conditionnée - peut être par la croyance superstitieuse qu’il n’existe pas de nappe d’eau souterraine, par paresse de creuser sans être sûr du résultat, ou dû à l’utilisation d’autres sources d’approvisionnement en eau pour servir des intérêts personnels. Mais si les mesures correctes sont...

Le "piège des coûts irrécupérables”

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  Parfois, les personnes qui s'engagent dans une stratégie ou un plan d'action qui s'avère peu judicieux sont réticentes à l'abandonner. Elles ne peuvent accepter que le temps, les efforts, l'argent, le prestige, etc qu'elles ont investis aient été gaspillés. Elles continuent sur la même voie infructueuse, dans l'espoir aveugle qu'à l'avenir la situation s'améliorera d'une manière ou d'une autre. Ce faisant, elles augmentent leurs pertes. C'est ce que l'on appelle le "piège des coûts irrécupérables". Les dirigeants qui cherchent à rallier leur pays autour d'une guerre insensée ont recours à ce mode de pensée. Ils disent : "Nous n'abandonnerons jamais. Si nous nous arrêtons maintenant, la mort de tous nos braves soldats aura été vaine". Leur solution : la mort de plus de braves soldats.  La stratégie la plus insensée que nous puissions adopter dans la vie est la protection et la promotion de notre ego. Q...

Prendre la relaxation pour de la paix

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Une cause fréquente de l’apathie et de la somnolence dans la méditation provient de la confusion entre relaxation et paix. De nombreux méditants parviennent à traverser une première tempête d'agitation mentale, mais ils sont ensuite séduits par la relaxation qui la remplace. Ils s'y installent comme dans un fauteuil confortable. C'est certainement agréable. Mais se satisfaire d'une sensation agréable nécessite d'abandonner la pleine conscience et la compréhension claire. Lâcher prise de ces deux vertus, c'est se priver des lumières qui guident la méditation. Sans elles, la véritable paix reste lointaine. La pratique de la méditation consiste à cultiver un état de vigilance. En étant attentifs à notre respiration, nous apprenons à être attentifs à notre vie. Quel que soit le stade de méditation atteint, c'est la présence d'un état éveillé, vif et stable qui garantit que l'on suit la voie de l'Éveillé Suprême. Ajahn Jayasaro 25/3/23

Distinguer les déclencheurs et les causes

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Un après-midi, il y a de nombreuses années, alors que je balayais les feuilles dans la zone centrale de notre monastère, j'entendis des cris perçants provenant de la section des femmes. J’ai alors pensé qu'il devait s'agir de la femme laïque atteinte d'un cancer, qui venait d'arriver. Avec un autre moine, je me suis précipité pour voir ce qu'il se passait. Je craignais qu'elle n'ait été mordue par un serpent venimeux. Lorsque nous arrivâmes devant la hutte de la femme, elle se tenait debout, un bras levé en l'air, sanglotant de frayeur. Je regardai sa main de plus près et je vis une seule fourmi rouge cramponnée à l'un de ses doigts. Ma première réaction fut d’être soulagé. Puis j'eus envie de rire. Ces fourmis rouges étaient omniprésentes dans la forêt et tout à fait inoffensives. Mais je réussis à me calmer et à éviter d'embarrasser cette femme. Une autre laïque arriva et retira délicatement la fourmi. Je lui suggérai de boire une tasse...

L'engouement et l'avidité pour le sentiment d'avoir raison

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Le mot Pāli ‘rāga’ est habituellement interprété comme ‘avidité’. Le mot signifie un désir intense et brûlant. Il est le plus souvent utilisé en référence aux désirs sensuels, particulièrement les désirs sexuels. Le Bouddha utilise cependant aussi le mot dans des contextes plus inhabituels. Par exemple ‘sandiṭṭhi-rāga’ est traduit par ‘engouement pour la justesse de notre propre point de vue, dogme ou idéologie’. On trouve ce terme dans les Suttas en lien avec l’affirmation “Moi seul ai raison, tous les autres ont tort.’ L'avidité et l’engouement sont des mots forts pour parler de la façon dont les gens persistent dans leurs opinions. En revanche, ils semblent justes quand on voit l’étroitesse d’esprit et le fanatisme qui sont endémiques dans le monde aujourd’hui. Un autre mot utilisé par le Bouddha pour décrire une relation malavisée avec les points de vue et les croyances est ‘paramāsa’. C’est souvent traduit par ‘agrippement tenace’. Mais certains érudits Thaïlandais préfèrent u...

Les obstacles à la méditation

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Dans la pratique de la méditation, les obstacles ne sont pas simplement des choses qui nous arrivent. Un élément de volition est toujours impliqué. Il peut sembler qu'à un moment donné, nous nous concentrions sur la respiration et qu'à l'instant suivant, nous revivions un souvenir ou que nous soyons emportés par une vague d'imagination. En fait, si nous étions plus attentifs, nous constaterions que le désir précède la distraction. Le plus souvent, il s'agit de l'envie de profiter des plaisirs offerts par la mémoire et l'imagination. Mais il existe aussi un plaisir addictif à ressasser des choses qui nous ont blessés ou mis en colère, et nous recherchons parfois ce plaisir également. L'obstacle que constituent la paresse et la somnolence est généralement précédé par le désir de ne pas être présent, de ne pas faire l'expérience de quelque chose, le désir d'annihilation. Parfois, l'envie d'être ou de devenir se manifeste par le besoin d'...

Le mensonge et l'importance du quatrième précepte

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Essayer de manipuler la perception que les autres ont de nous est vieux comme le monde. Le premier et le plus puissant outil de choix a toujours été le mensonge. C’est pourquoi respecter le quatrième précepte engendre un effet si transformateur sur l’esprit humain. Au début, ce précepte peut simplement consister à ne pas dire qu’une chose est ce qu’elle n'est pas, ou qu’elle n’est pas ce qu’elle est. Mais avec la pratique du précepte, nous devenons de plus en plus sensibles aux pollutions mentales qui se cachent derrière notre tendance à dissimuler, déformer et dramatiser, atténuer et exagérer. Nous observons cette habitude de rechercher des raisons convaincantes pour justifier ou excuser nos actions malavisées. Nous nous surprenons en train d’évaluer ces raisons dans des conversations imaginaires pour voir si elles peuvent passer. Nous voyons alors à quel point le mensonge est fondamental pour maintenir ce sens du soi trompeur qui est à la racine de notre souffrance. Avec le passa...

Comprendre les dhammas mondains

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  Dans le monde humain, il n'existe aucun endroit où nous puissions échapper aux huit dhammas mondains du gain et de la perte, du plaisir et de la souffrance, de l'éloge et du blâme, de la hausse et de la baisse de statut et de réputation. Même les murs des monastères n'offrent qu'une faible protection contre ces huit "vents mondains". Certaines personnes pourraient penser qu'en vivant seules dans une grotte, elles en seraient enfin libérées. Mais, en fait, elles ne tarderont pas à revivre leurs expériences passées. Tout le monde a en mémoire un fichier de dhammas mondains suffisamment gros pour nourrir des années de rumination infructueuse dans l'esprit d'un ermite dépourvu de sagesse. Il est important de garder à l'esprit que les huit dhammas mondains sont inclus dans la première noble vérité, et non dans la seconde. En d'autres termes, ce ne sont pas des choses que les pratiquants bouddhistes doivent abandonner, mais des choses qu’ils do...

Vivre en paix malgré une maladie

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  Les maladies graves révèlent de nombreuses souillures : l'attachement au corps, l'attachement aux plaisirs des sens, la soif de vivre, la peur de la mort, pour n'en citer que quelques-unes. Les inquiétudes persistantes concernant les "affaires inachevées", les remords pour les choses dites et faites, les regrets pour les choses non dites et non faites - tout cela se combine pour perturber l'esprit. Mais ce n'est pas obligatoire. Nous pouvons dissocier l'esprit des vicissitudes du corps. C'est un travail difficile pourtant, qu'il vaut mieux commencer avant l'apparition de la maladie. En 1982, Ajahn Chah était en convalescence dans l'un des monastères affiliés à son monastère habituel. Situé au sommet d'une grande colline, le monastère offrait plus de solitude que son monastère d'origine et un meilleur climat. Une disciple laïque qui lui rendit visite fut agréablement surprise de voir à quel point il semblait bien se porter. Ell...

" Connaître le moment et le lieu propices "

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  "Connaître le moment et le lieu propices" occupe une place de choix dans les listes des qualités des personnes sages que l'on trouve dans les discours du Bouddha. Conscientes de leur intention lorsqu'elles agissent et parlent, les personnes sages évaluent si le moment est propice et si l'environnement immédiat est favorable à la réalisation des objectifs, des actions ou des paroles qu'elles envisagent. Lorsqu'elles initient une conversation difficile, par exemple, elles prennent en compte des détails tels que le caractère formel ou informel de la pièce ou du lieu de réunion, son caractère privé ou la probabilité d'une interruption. Elles décident si la conversation doit se dérouler en tête-à-tête ou si une autre personne doit être présente. Elles prennent en compte le moment de la journée, leur propre état d’esprit et leur compréhension de l'état d’esprit de l'autre personne. Elles veillent à ne pas précipiter une rencontre par impatience. El...

Mettā et la loi du Kamma

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  Témoigner de la gentillesse et de l’amour envers les personnes que nous aimons ou qui nous ressemblent n’est pas difficile. Ce n’est pas un accomplissement spirituel. La mettā qui n’inclut pas les gens cruels et corrompus de ce monde n’est pas du tout de la mettā. Mettā ne tolère aucune exception, ne connaît aucune limite. Une fondation dans la Vue Juste est nécessaire pour la mettā, et en particulier avoir confiance en la loi du kamma. Elle nécessite aussi de cultiver la pleine conscience et la sagesse. Plus nous observons en nous-mêmes à quel point les impuretés de l’esprit peuvent le détourner à tout moment, plus nous ressentons de la compassion pour nous-mêmes et pour les autres. Nous comprenons à quel point cela doit être difficile pour les personnes qui n’ont jamais appris à prendre soin de leur esprit et sont sans défense intérieure. Nous voyons qu’il n’y a pas de mauvaises personnes autour de nous, juste des pantins manipulés par des impuretés. Nous ne prenons aucun plais...

Nettoyons les portes de la perception

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Il existe une différence significative entre la façon dont les objets apparaissent à travers une fenêtre sale et trouble et la façon dont ils apparaissent à travers une fenêtre propre. Les objets que nous percevons à travers la fenêtre propre sont plus clairs, la relation entre les objets est plus apparente. Les hypothèses paresseuses et les jugements hâtifs auxquels l'esprit non formé est enclin sont absents. Tout a plus de sens. Après avoir nettoyé la fenêtre, il n'y a aucun doute dans l'esprit que ce faisant, nous obtenons une vision supérieure, plus précise et plus fiable que celle fournie en regardant à travers la fenêtre sale. La méditation est comme nettoyer une fenêtre. Par conséquent, nos perceptions de nous-mêmes et du monde qui nous entoure changent. Il devient immédiatement évident pour nous que ces nouvelles perceptions sont supérieures, plus précises et plus fiables. Ces nouvelles perceptions ne sont pas le produit de la vision des choses à travers le prisme d...

La connaissance et la réalisation

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  Adolescent, l’ouvrage de Suzuki Roshi ‘Esprit Zen, Esprit Neuf’ fut un des premiers livres sur le Dhamma que j’aie lu. Maintenant, je me rappelle ce livre avec beaucoup d’affection. J’aimais le langage unique et poétique dans lequel les enseignements étaient exprimés. Je me souviens avec une énorme gratitude de la joie et de l’éclaircissement que la lecture du livre m’avait procurés. Suzuki Roshi dit, dans la phrase qui a donné son titre au livre, “ Dans l’esprit neuf, il existe de multiples possibilités, mais il en existe peu dans celui de l’expert. “  Comme je le comprends, Suzuki Roshi ne cherche pas à dénigrer le savoir en tant que tel, mais l’attitude envers le savoir. Il est certainement important de développer une base théorique solide du Dhamma en l’étudiant.  Mais c’est tout aussi important de ne pas s’attacher à ce savoir et d’en créer une identité - “ je suis un expert “. Quand nous le faisons, nous tirons peut-être une espèce de satisfaction intellectuelle d...

Contemplons les dangers de la souillure et la beauté des dhammas sains dans la vie quotidienne 

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Disons que vous avez un délicieux gâteau devant vous. Vous ressentez le désir d'en reprendre une tranche, même si vous savez que vous en avez assez mangé. Pourquoi est-il si difficile de résister à cette tentation ? Qu'est-ce qui rendrait la chose plus facile ? Un élément important de cette difficulté est la sensation que ne pas prendre quelque chose que l'on aime constitue une sorte de perte. Et nous détestons la perte. Une perte, quelle qu'elle soit, est ressentie -irrationnellement- comme une petite mort. D'où le conflit. Alors peut-être rationalisez-vous votre avidité - "ça sera rassis demain" - ou bien fermez-vous les yeux et tendez-vous la main ? L'une des qualités des moines de la Noble Lignée est qu'"ils trouvent du plaisir à abandonner ce qui est malsain et à développer ce qui est sain". Dans le cas de la tranche de gâteau, cela signifie que sur la voie bouddhiste, nous pouvons apprendre à voir que le fait de s'abstenir de la...

La culture de l’équanimité

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Nous pouvons devenir indifférents en endurcissant notre cœur face aux choses qui nous contrarient. Mais ce faisant, cela nous limite en tant qu'êtres humains. La culture de l’équanimité est une meilleure voie à suivre. L'équanimité (upekkhā) peut souvent être confondue avec l'indifférence, mais c'est un monde à part. Avec l'indifférence, notre cœur devient flétri et desséché. Avec l’équanimité il devient sans bornes. L'équanimité est un équilibre inébranlable de l'esprit. C'est une stabilité qui résulte de la compréhension du fonctionnement du Kamma. Plus nous voyons comment nos expériences sont conditionnées par les actions volontaires du corps, de la parole et de l'esprit, plus cette stabilité devient naturelle. Nous voyons comment tous les êtres sont les propriétaires de leur kamma, et dans cette acceptation, l'esprit repose dans l'équanimité. Nous cherchons à aider les autres à être heureux et à se libérer de la souffrance. Mais nous le f...

L'abandon du désir

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  Ajahn Chah enseignait les Quatre Nobles Vérités d'une manière très simple et directe. Il disait à ses étudiants que s'ils souffraient, c'était à cause du désir et de l'attachement. S'ils voulaient se libérer de la souffrance, ils devaient identifier le désir et l'attachement qui l'alimentaient, puis lâcher prise. Pour les aider dans cette pratique, Ajahn Chah amenait les moines à tester les limites de leur endurance physique. Il créait des conditions dans le monastère qui frustraient les désirs mondains de ses étudiants. Les goûts et les aversions devaient être considérés comme des réflexes de l'esprit plutôt que comme des injonctions auxquelles il fallait obéir. Il disait : "Si vous suivez toujours vos goûts et vos aversions, vous n'avez même pas commencé à pratiquer". Mais nous n'avons pas besoin de vivre dans un monastère pour étudier les Nobles Vérités. Chaque fois que la souffrance surgit dans l'esprit, nous ne lui tournons p...

Yoniso Manasikāra

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  Yoniso Manasikāra joue un rôle primordial dans le développement des facteurs du sentier de la Vue Juste et de la Pensée Juste. ‘Yoniso Manasikāra’ est un terme difficile à traduire, rendu par ‘la réflexion sage’, ‘la contemplation sage’ ou ‘ l’attention réfléchie’.  Il y a deux sortes de yoniso manasikāra. La première sorte se pratique en cultivant des cadres de perception et des réflexions systématiques basées sur la compréhension bouddhiste de la nature des phénomènes. Ceux-ci sont alors utilisés pour remplacer les perceptions et les pensées malsaines par ce qui est sain. Un exemple serait de contempler d’une façon qui fait naître des sentiments de bienveillance, remplaçant la pensée pervertie qui alimente la colère et la malveillance. La seconde sorte de yoniso manasikāra se pratique en réfléchissant sur notre expérience à la lumière des trois caractéristiques de l’existence, anicca, dukkhā, anattā. Ces réflexions suppriment les pensées qui trompent l’esprit et créent un ...

Lâcher prise de la pensée 

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  Par la pratique de la méditation, l'esprit peut atteindre un état de calme dans lequel il y a une conscience claire et lumineuse et une absence totale de pensée. Cela peut s'accompagner d'un profond état de contentement, de plénitude ou de béatitude. La valeur primordiale de l'expérience d'un tel état est qu'elle confère à l'esprit qui en émerge une capacité beaucoup plus grande à explorer les trois caractéristiques : anicca, dukkha, anatta, et à faire le travail de la sagesse. Mais pour celui qui examine l'expérience de la tranquillité, ce n'est pas le seul avantage. La conscience accompagnée de félicité prouve qu'il existe un bonheur accessible dans notre esprit, simplement en supprimant les barrières que nous y avons nous-mêmes érigées par ignorance. En réalisant cela, nous nous sentons capables de développer une relation beaucoup plus saine avec les plaisirs des sens. Nous avons une perspective sur eux et une alternative à leurs charmes. L...

La base commune des enseignements

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Le vénérable maître Hsuan Hua fut une figure majeure de la propagation du Bouddha Dhamma aux États-Unis. Il appréciait profondément la lignée monastique d’Ajahn Chah et il fit don d'un terrain dans la Redwood Valley en Californie du Nord, sur lequel fut établi le monastère bouddhiste Abhayagiri, une antenne de Wat Pah Pong. Dans un discours donné à Ajahn Sumedho et la Sangha du monastère bouddhiste Amaravati en Angleterre, il résuma son point de vue quant aux différentes traditions : “ Dans le bouddhisme, nous devrions unir les traditions du sud et du nord. À partir d’aujourd’hui, nous ne parlerons plus de Mahāyāna ou de Theravāda. Le Mahāyāna est ‘La Tradition du Nord’ et le Theravāda ‘La Tradition du Sud’ […] Ceux qui appartiennent à la Tradition du Nord ou à la Tradition du Sud sont disciples du Bouddha, nous sommes les descendants du Bouddha. En tant que tels, nous devrions faire ce que les bouddhistes ont à faire. […] Que ce soit la Tradition du Sud ou la Tradition du Nord, to...

Une profonde confiance dans la grande sagesse du Bouddha

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  De nombreux enseignements du Bouddha peuvent être mis à l'épreuve de l'expérience assez facilement. Il ne faut pas longtemps pour déterminer par nous-mêmes si le respect des cinq préceptes augmente vraiment le niveau de sécurité et de confiance dans notre famille et notre communauté, et s'il contribue au respect de soi et à l'absence de culpabilité et de remords. Nous pouvons observer sans difficulté toutes les façons dont le fait de donner sans désir de récompense apporte de la joie dans nos vies. Nous pouvons voir clairement comment la pratique de la pleine conscience améliore la qualité de notre esprit et de nos relations. Mais il existe de nombreux enseignements que nous sommes, à ce jour, incapables de prouver ou de réfuter. Les enseignements sur la renaissance et les autres sphères d'existence en sont des exemples évidents. Dans de tels cas, comment devons-nous considérer ces enseignements ? Je suggère que nous le fassions avec une profonde confiance dans la...