La tentation de s’écarter des préceptes



Lorsque des personnes recommandent de s’écarter des préceptes dans certaines circonstances, en invoquant la flexibilité, la sensibilité au temps et au lieu et permettent à la compassion de prendre le pas sur une adhésion rigide aux règles et aux conventions, cela peut sembler sage et mûr. Cependant cela repose sur une mécompréhension du rôle des préceptes dans la pratique du Dhamma.

Les préceptes nous fournissent des limites claires, qui résistent à nos rationalisations. Nous parvenons sans peine à trouver des excuses pour nos actions et nos paroles imprudentes, à les présenter sous le meilleur jour possible, à les faire paraître raisonnables ou inévitables. Nous sommes tellement doués pour cela et c'est un tel danger pour nous que, sans dévotion aux préceptes, notre pratique stagnera.

Il ne peut y avoir de transgression d'aucun des cinq préceptes, quelle qu'en soit la justification, sans agir avec une intention malsaine grave. Les intentions qui conduisent à enfreindre l'un des cinq préceptes sont nocives non seulement pour le bien-être et le bonheur à long terme de l'individu, mais également pour sa capacité à contribuer au bien-être et au bonheur à long terme des autres.

Nous respectons nos préceptes avec humilité et, si nécessaire, avec discrétion. Mais nous leur sommes loyaux et reconnaissants pour la sécurité qu'ils nous procurent. Nous cherchons à être bienveillants, compatissants, sensibles au temps et au lieu, dans les limites des préceptes.

Ajahn Jayasāro
19/11/24