L’importance de ne pas faire le tri des enseignements

 


Un jour, le Bouddha ramassa une poignée de feuilles dans la forêt. Il dit à ses disciples que, tout comme le nombre de feuilles dans sa main ne représentait qu'une petite fraction du nombre de feuilles sur le sol, de même les enseignements qu'il dispensait ne constituaient qu'une fraction de tout ce qu'il avait réalisé grâce à son éveil. Il ne parlait pas de toutes ces choses pour la simple raison qu'il n'enseignait pas une philosophie globale de la vie, mais un chemin vers la fin de la souffrance. Il n'enseignait que ce qui était nécessaire à la libération. Selon les mots d'Ajahn Chah : « Il n'est pas nécessaire d'abattre tous les arbres de la jungle pour se frayer un chemin pour en sortir. »

Les Suttas sont la source la plus fidèle que nous ayons de la poignée de feuilles du Bouddha. C'est pourquoi il est important d'éviter de choisir parmi ses enseignements. Le Bouddha a déjà fait ce travail pour nous. La présence des thèmes principaux abordés dans ses discours est voulue. Le grand nombre de références à la renaissance et aux différents royaumes de l'existence, par exemple, indique que le Bouddha considérait l'acceptation de ces vérités, au moins comme des hypothèses de travail, comme un soutien essentiel à une pratique efficace. Pourquoi il en est ainsi est la question la plus pertinente pour un pratiquant sincère.

Ajahn Jayasāro
21|10/25



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