Les pensées réactives

 


La pensée en elle-même n'est pas une ennemie de la méditation. Elle est un phénomène naturel. Elle devient un problème lorsque nous ne sommes pas conscients de la pensée en tant que simple pensée, que nous nous y accrochons et que nous lui donnons une importance non méritée.

Le corps ressent un courant d'air frais et frissonne involontairement. L'oreille entend un son et la pensée " chant d'oiseau " surgit spontanément dans l'esprit. Le frisson et la perception sont tous deux de simples réactions à des stimuli. L'un physique et l'autre mental. Dans les deux cas, l'esprit non protégé par la pleine conscience et la sagesse aura tendance à ajouter quelque chose à la réaction initiale. Dans le cas du frisson, l'ajout peut être une vague d'aversion à l'inconfort. Dans le cas d'une perception mentale, l'ajout peut être alimenté par l'inconfort ou le plaisir mais il se manifestera généralement sous la forme d'un courant de pensée. 

Dans la méditation, une première réaction de pensée telle que "oiseau qui chante" n'est pas un obstacle à la méditation, mais permettre à l'esprit de proliférer sur la base de cette pensée l'est certainement. " Chant d'oiseau → beau son → me rappelle cet oiseau sur le balcon de notre hôtel l'été dernier → quelles belles vacances c'était → Il y a eu ce jour où nous..." Le tout en un court instant.

Lâcher les distractions est une compétence importante à développer. Il est encore plus important d'apprendre à réduire le besoin de lâcher prise. Développer une conscience claire et aiguisée dans le moment présent permet aux pensées réactives initiales de passer sans laisser de trace.

Ajahn Jayasāro
09/7/22