La pleine conscience a une dimension discriminatoire
Un groupe d'ascètes critiqué par le Bouddha l'accusa d'être un nihiliste. Par là, ils voulaient dire qu'il condamnait systématiquement tout ce qu'ils faisaient. Le Bouddha répondit que ce n'était pas le cas. Il ne critiquait que les pratiques religieuses qui conduisaient à une augmentation des états mentaux malsains chez leurs adeptes et à un déclin des qualités saines. Il disait également qu'il louait toutes les pratiques religieuses qui conduisaient à une augmentation des états mentaux sains chez leurs pratiquants et à un déclin des qualités malsaines.
L'utilisation de ce critère, soit l'augmentation et la diminution des dhammas sains et malsains, est enseignée tout au long des suttas, d'abord comme un moyen d'évaluer les amitiés. Comme il repose sur l'expérience directe plutôt que sur des théories ou des dogmes, il n'est pleinement accessible qu'aux méditants. Les techniques de méditation bouddhistes cultivent la capacité à reconnaître les états mentaux au moment où ils se produisent. La présence d'esprit développée est plus qu'une conscience calme et non réactive. Elle comporte une dimension discriminatoire. Les méditants sont conscients du caractère sain (conduisant à la libération) ou malsain (conduisant à la servitude) de l'état mental qui se produit actuellement, et ils agissent en conséquence.
Ajahn Jayasāro 23/9/25