Une bienveillance franche et sans bornes

 


J'ai connu un brillant érudit qui présentait ses idées dans des textes presque entièrement dépourvus de ponctuation, rédigés dans un style « flux de conscience » et que presque personne ne lisait. Il estimait que critiquer son style d'écriture était mesquin et superficiel. Pourquoi est-ce que tout le monde était tant agité par la forme, sans parler du CONTENU !? Je lui ai répondu que s'il ne montrait aucun respect ni aucune considération pour ses lecteurs, comment pourraient-ils lui faire suffisamment confiance pour vouloir passer du temps avec son esprit ?

Communiquer des idées en créant une disposition à l'écoute chez son public est aussi important que de présenter un contenu utile. Cela s'applique également à la pratique de la méditation. Connaître tous les obstacles et leurs dangers sur le plan théorique ne signifie pas que l'on peut persuader l'esprit de les abandonner pendant la méditation, comme si cela allait de soi. C'est la manière de communiquer l'information qui compte.

Ajahn Chah recommandait que lorsque nous nous enseignons à nous-mêmes, nous adoptions l'attitude aimable et bienveillante d'un bon parent. Lorsque l'esprit est entravé par un obstacle, le méditant évite l'irritation, la dépression et le découragement. Il encourage l'esprit à revenir à l'objet de la méditation et au moment présent, car c'est le meilleur endroit pour lui. Un parent n'abandonne pas un enfant turbulent, et un méditant n'abandonne pas un esprit difficile. La clé réside dans une attitude de bienveillance franche et sans bornes. 

Ajahn Jayasāro
09/09/25