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Affichage des articles du juin, 2025

La bonté doit être intégrée

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L’une des façons dont les gens justifient leur dureté et leur égoïsme est d'affirmer que ce sont des traits qui permettent de « réussir dans le monde réel ». La bonté, disent-ils, est admirable, mais elle vous rend faible et crédule. Au fil des années, j’ai parlé avec tant de parents — des pères en particulier — qui veulent que leurs enfants soient bons, mais pas trop bons. Ils redoutent que s'ils sont trop bons, ils ne puissent pas survivre dans le monde d'aujourd'hui, qu’ils soient piétinés par des gens sans scrupules. Il est toujours frappant de constater avec quelle assurance certaines personnes affirment des idées auxquelles elles n’ont jamais véritablement réfléchi. Cela est particulièrement évident lorsque la conversation porte sur la religion. Concernant la bonté, je fais remarquer à ces personnes que, dans le bouddhisme, une personne faible et crédule ne serait pas considérée comme véritablement bonne,  tout comme une personne impitoyable et égoïste ne serait p...

La perspective bouddhiste de la personnalité

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Classifier les personnalités humaines est une pratique très répandue depuis très longtemps. L'astrologie, avec ses douze signes du zodiaque, est probablement la classification la plus ancienne. D'autres systèmes sont devenus très connus au cours du siècle dernier, notamment l'ennéagramme, qui distingue neuf types de personnalité, et le modèle Myers-Briggs, qui en compte seize.  Ces systèmes ont tous en commun leur caractère persuasif. Plus les gens se regardent eux-mêmes et les autres à travers ces catégories, plus celles-ci semblent exactes. Dans le bouddhisme, l'essentiel n'est pas de savoir dans quelle catégorie de personnalité on entre, mais quelle relation l’on entretient avec cette personnalité. L'attachement à la personnalité, quelle que soit sa nature, est au cœur de la souffrance. La pratique du Dhamma consiste à apprendre à voir la réalité impermanente, insatisfaisante et non personnelle, de tout ce à quoi nous nous accrochons comme étant le soi ou app...

Aristote et Galien

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  Aristote et Galien ont exercé une influence déterminante sur la médecine occidentale. Il est étonnant de constater que leurs idées erronées ont été acceptées très longtemps. Aristote, par exemple, croyait que le cœur physique était le siège de la cognition, car ses battements le faisaient paraître « vivant ». Le cerveau, en revanche, lui semblait « froid et inerte » et constituait donc un simple organe de refroidissement. Il a également appliqué à la reproduction humaine son idée philosophique selon laquelle la forme vitale modèle la matière inerte, ce qui a renforcé des idées misogynes pendant des siècles. Les idées de Galien sont devenues des dogmes qui ont paralysé le progrès de la médecine pendant plus de mille ans. Il croyait notamment que le sang circulait dans une seule direction, qu'il était créé dans le foie et consommé dans l'organisme. Il était partisan de la dissection, mais uniquement sur les animaux. Sa profonde conviction que le corps humain, tel qu'il le c...

Comment vérifier l’authenticité d’un enseignement

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Il y a environ cinquante ans, l'un des grands disciples de Luang Pu Mun enseignait à l'étranger. Un homme de la région vint le voir, impatient de lui parler des visions bénies qu'il avait eues en méditation du fondateur de sa religion. Lorsqu'il demanda à Luang Pu comment un bouddhiste interpréterait son expérience, il reçut cette réponse bienveillante : « Nous appelons cela des nimittas, qui apparaissent dans un esprit paisible. » Récemment, j'ai entendu parler d'un bouddhiste laïc qui prétend avoir une relation personnelle avec le Bouddha. Naturellement, il considère donc qu'étudier les textes est inutile. Sur la Voie du Milieu, il semble croire qu'il a éliminé l'intermédiaire. Durant les dernières semaines de sa vie, le Bouddha a donné des enseignements au Sangha pour les iader à se préparer pour l'avenir. Il a dit : « Vous entendrez peut-être un moine dire des paroles qu'il prétend avoir entendues directement de moi ; ou il dira les avoir...

La distinction entre mettā et bienveillance

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La distinction entre mettā et la bienveillance générale envers les autres réside dans sa nature inconditionnelle. La bienveillance peut être limitée par l’avidité, la colère, la vanité, les préjugés raciaux, culturels ou religieux. Elle peut diminuer et disparaître complètement lorsque les autres nous font du mal, nous font peur, causent de la souffrance ou constituent une menace pour ceux que nous aimons. Mettā est quelque chose de tout à fait différent. Pour souligner ce point, le Bouddha a donné un exemple mémorable : « Bhikhus, même si des bandits vous découpaient sauvagement membre par membre avec une scie à deux poignées, celui qui éprouverait de la haine à leur égard ne suivrait pas mon enseignement. Bhikhus, vous devez vous entraîner ainsi : « Notre esprit restera imperturbable et nous ne prononcerons aucune parole malveillante. Nous demeurerons remplis de compassion pour leur bien-être, avec un esprit de mettā, sans haine intérieure. Nous diffuserons un esprit rempli de mettā,...

Couper la souffrance à la racine

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  En tant qu'êtres humains, nous avons tendance à nous attacher aux choses comme étant « moi » ou « à moi ». Cela cause de la souffrance. Notre problème est que nous pouvons nous attacher à tout ce que nous expérimentons en le qualifiant de « moi » et de « à moi ». Bref, la vie n'est pas facile. Certains états mentaux rendent les choses plus difficiles qu'elles ne devraient l'être, tandis que d'autres peuvent réduire, voire éliminer complètement la difficulté. Bouddha : « En s'attardant sur la satisfaction que procurent des choses auxquelles on peut s'accrocher, la soif augmente. Avec la soif comme condition, l'attachement naît… Telle est l'origine de toute cette masse de souffrance. » « Si toutes les racines d'un grand arbre, celles qui descendent vers le bas et qui partent en travers, canalisent la sève vers le haut, nourri de cette sève, l'arbre peut vivre longtemps. » ...  « En s'attardant sur la souffrance inhérente aux choses auxque...

Le grand trésor sous nos pieds

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De nos jours, le terme « religion » est souvent employé comme s'il désignait une seule et même chose. La plupart des commentaires sur le sujet, qu'ils soient positifs ou négatifs, prennent pour exemple les religions monothéistes nées au Moyen-Orient. C'est comme si on prenait le football comme exemple pour tous les sports, y compris ceux qui n’utilisent pas de ballon. Le bouddhisme ne se définit pas par des dogmes. C'est une religion qui se concentre uniquement sur les deux questions majeures de la vie humaine : la souffrance et le bonheur. Elle affirme enseigner comment réduire et finalement éliminer la souffrance dans le cœur humain, et comment créer et cultiver le vrai bonheur. Ces affirmations ne sont pas destinées à être des objets de foi ; elles sont conçues pour être testées empiriquement. Mettre les enseignements à l'épreuve de l'expérience, c’est rendre hommage au Bouddha. Récemment, il est devenu très populaire chez les jeunes Thaïlandais urbains de tr...