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Raisons pour lesquelles les laïcs méritent d’être loués

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  Les enseignements du Bouddha ne se concentrent pas uniquement sur la voie directe de la libération. De nombreux discours traitent de la manière de mener une vie habile et productive dans la société. Un jour, le Bouddha a décrit quatre sources d'éloge pour les laïcs : "Ils recherchent la richesse légalement, sans nuire", c'est la première raison pour laquelle ils méritent d’être loués. "Ils se rendent heureux et satisfaits eux-mêmes", c'est la deuxième raison pour laquelle ils méritent d'être loués. "Ils partagent leurs richesses et accomplissent des actes de mérite", c'est la troisième raison pour laquelle ils méritent d'être loués. "Ils utilisent leurs richesses sans y être attachés, sans s'en éprendre, sans s'y absorber aveuglément, ils en voient le danger, ils comprennent le moyen d'y échapper", c'est la quatrième raison pour laquelle ils méritent d'être loués. Ainsi, ceux qui jouissent des plaisir...

Bienveillance

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Soyez bienveillant, car personne n'a la vie facile. Soyez bienveillant, car tout le monde fait des erreurs.  Soyez bienveillant, car chaque acte de bienveillance est un don précieux au monde entier. Soyez bienveillant, car la bienveillance encourage la bienveillance.  Soyez bienveillant, car la bienveillance apaise l'esprit. Soyez bienveillant, car la bienveillance apporte de la joie à l'esprit.  Soyez bienveillant, car la bienveillance purifie l'esprit. Soyez bienveillant, car la bienveillance dissout l'attachement au soi. Soyez bienveillant avec tout le monde, pas seulement avec ceux que vous aimez. Soyez bienveillant sans attentes. Soyez bienveillant, en vous laissant guider par la pleine conscience et la sagesse pour savoir comment être bienveillant de la manière la plus appropriée et la plus aidante. Soyez bienveillant. Ajahn Jayasāro 21/11/23

Les Cinq Facultés Spirituelles

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  Les cinq facultés ou pouvoirs spirituels sont la foi, l'effort, la pleine conscience, le samādhi et la sagesse. La foi mène à l'effort. L'effort mène à la pleine conscience. La pleine conscience mène au samādhi. Le samādhi mène à la sagesse. La pleine conscience équilibre la foi et la sagesse, l'effort et le samādhi. Ajahn Jayasāro 18/11/23

Savoir faire son autocritique

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L'une des idées les plus destructrices auxquelles les êtres humains s'attachent est qu'ils ne devraient pas être tels qu'ils sont, qu'ils devraient être quelqu'un d'autre. Les gens disent d'eux-mêmes : "Je devrais être plus….", "je devrais être moins….", "je devrais être capable de…..", "je ne devrais pas être si....." La question évidente à poser ici est "pourquoi ?”, “pourquoi devriez-vous ?”, “pourquoi pas ?" Il est plus sage de reconnaître les défauts comme des phénomènes conditionnés plutôt que comme des traits de caractère figés. Nous n'avons pas besoin de nous harceler sans cesse : "Je ne devrais pas être aussi impatient", "je devrais être plus gentil", "je devrais être capable de gérer ce problème depuis le temps". Tout ce que l'on obtient en pensant ainsi, c'est la conviction déprimante que "je ne suis pas quelqu'un de bien". Il est plus uti...

Les alternatives à la colère

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  La colère survient lorsque nous voulons quelque chose et que nous ne pouvons pas l'obtenir. La colère survient lorsque nous pensons encore et encore aux personnes, aux circonstances ou aux structures sociales qui nous empêchent d'obtenir ce que nous voulons. Ou qui l'ont fait dans le passé. Ou qui le feront très probablement à l'avenir. La colère survient lorsque nous pensons avoir droit à quelque chose et que nous ne l'obtenons pas. Il peut s'agir d'un besoin réel, de sécurité par exemple, ou simplement du désir d'être perçu d'une certaine manière. La colère survient lorsque nous pensons encore et encore à ceux qui nous ont causé de la peine. Ou qui ont fait souffrir ceux que nous aimons. Ou ceux qui infligent intentionnellement de la souffrance à d'autres êtres. La colère survient lorsque nous sommes séparés des personnes ou des choses auxquelles nous sommes attachés, ou lorsque nous sommes menacés de l'être. Elle surgit lorsque nous pens...

Un coup de semonce

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  Version finale? Il y a de nombreuses années, un homme me raconta comment il était venu au bouddhisme. Il me dit que cela s'était passé alors qu'il était jeune professeur dans une université américaine. Dans son enfance, il avait été un prodige, le chouchou de la famille. Désormais, pour la première fois, il était confronté à des problèmes accablants, tant personnels que professionnels. C'en était trop pour lui.  Il prit une overdose de pilules. Alors qu'il commençait à perdre connaissance, le téléphone près de son lit sonna. Il ne sut pas pourquoi, mais il fit l'effort nécessaire pour répondre. Il entendit la voix de sa sœur jumelle. À l'époque, elle vivait à des milliers de kilomètres de chez lui. Elle lui dit qu'elle s'était soudain réveillée avec une conviction profonde qu'il était en danger. Il était trop somnolent pour répondre. Elle mit immédiatement fin à l'appel et contacta les services d'urgence. Il survécut et commença à chercher ...

Une séance de méditation est le plus haut degré de bon kamma

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  Une séance de méditation est l'expression d'un engagement. C'est le moment où nous nous autorisons à concentrer tout notre cœur et tout notre esprit sur l'essence des enseignements du Bouddha : abandonner ce qui est malsain, cultiver ce qui est sain et purifier l'esprit. Une séance de méditation est l'occasion de faire notre plus belle offrande au Bouddha, au Dhamma et au Sangha. Même si vous n'avez que quelques pièces en poche, vous pouvez en faire don pour une cause noble et ainsi faire une différence. Même s'il n'y a que quelques moments de pleine conscience et de clarté pendant votre méditation, vous pouvez les offrir humblement à vos maîtres et magnifier leur valeur. Une séance de méditation est l'occasion de mettre de côté pour un temps toutes nos identités : mère, père, fils, fille, frère ou sœur, conjoint, patron, collègue, employé, etc. C'est l'occasion d'apprécier la légèreté qui découle du lâcher prise de toutes nos idées...

Les effets insidieux des commérages

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Les commérages sont un poison. Ils ne minent pas seulement les relations personnelles. Ils peuvent même détruire des pays entiers. À l'époque du Bouddha, les Licchavis, dont la capitale était Vesāli, formaient un clan fier et puissant, membre principal de la confédération Vajjika. L'ambitieux roi Ajātasattu de Maghadha révéla au Bouddha qu'il avait l'intention de les envahir. Le Bouddha lui dit que l'harmonie du peuple Licchavi et son unité les préserveraient. Le roi renonça à l'invasion et tenta une approche plus subtile. Il ordonna à son Premier Ministre de se rendre auprès d'un Licchavi influent, dans un endroit calme, mais qui serait observé. Il devait murmurer à l'oreille de l'homme la phrase suivante : “Il y a du riz dans le grain.” Le premier ministre s'exécuta et son action fut effectivement remarquée. Un noble Licchavi demanda à sa connaissance ce que le Premier Ministre de Maghada considérait si important qu'il devait le lui chuchot...

Un jeune sage

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  L'autre jour, j'ai rencontré un jeune sage. Cela s'est passé alors que je visitais un monastère voisin. J'étais sous un arbre en train de parler à l'abbé et un jeune garçon s'approcha de nous. Je connais ce garçon, ou du moins je sais qu'il a sept ans et qu'il est souvent au monastère avec sa grand-mère. Aujourd'hui, il semblait tenir un petit objet dans sa main. Le garçon, se tenant devant nous, dit d'une voix provocante : "N'y croyez pas !". Comme il était clair que nous ne comprenions pas, le garçon ouvrit grand la main. Il tenait une craie. Avec la craie, il écrivit quelques mots sur une planche de bois, puis les effaça rapidement. "N'y croyez pas", répéta-t-il, "vous pouvez tout effacer avec un doigt".  Le jeune sage semblait ne pas avoir dépassé le désir de louanges. Nous le louâmes avec joie. Ajahn Jayasáro 28/10/23

Exceptions

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  Un membre âgé de ma famille était un homme aimable et généreux, mais il lui arrivait de temps en temps de tenir des propos racistes. Ce qui n'était pas si inhabituel dans l'Angleterre d'il y a 50 ans, parmi les personnes de sa génération et de sa couleur de peau. Il fit un jour une remarque désobligeante au sujet des Indiens. Ne pouvant pas laisser passer la remarque, je lui rappelai son médecin. Mon parent vivait dans un petit village en milieu rural. Son médecin, qu'il tenait en très haute estime, était la seule personne d'origine Indienne qu'il connaissait personnellement. " Oui, c'est bien vrai ", me concéda mon parent, " mais il est une exception". Les gens appliquent aussi cette idée d'une exception particulière à leur propre comportement. Il n'est pas rare que des gens connus, appréhendés pour un délit quelconque, insistent que "ce n'est pas qui je suis". En d'autres mots, leurs actes criminels sont des ...

"Pas le même, pas différent"

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  Supposons que vous preniez une photo avec votre téléphone portable et que vous la partagiez avec un ami. L'image qui apparaît sur l'écran de votre ami est-elle identique ou différente de celle que vous avez envoyée ? C'est à la fois les deux et ni l'un ni l'autre, n'est-ce pas ? L'image est identique en ce sens qu'elle se compose exactement de la même configuration de pixels que l'original. Elle est différente dans la mesure où les pixels qui constituent l'image dans le téléphone de votre ami ne sont pas les mêmes que dans votre téléphone. Supposons que vous allumiez une nouvelle bougie à partir de la flamme d'une vieille bougie sur le point de s'éteindre. La flamme de la nouvelle bougie est-elle la même ou est-elle différente de celle de la bougie précédente ? Ni la même, ni différente. Comparez-vous aujourd'hui avec vous-même il y a vingt ans, dix ans, cinq ans, un an. Êtes-vous la même personne ou une personne différente ? Êtes-v...

Le bien et le mal

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  Les concepts de bien et de mal, ainsi que la volonté de faire le bien et d'éviter le mal, se retrouvent dans toutes les communautés humaines. Le problème consiste à déterminer à quoi se réfèrent exactement les termes "bien" et "mal". Quelle est la relation entre les deux ? Le bien et le mal sont-ils des opposés absolus, comme le noir et le blanc, ou leur relation est-elle plus complexe ? Est-il parfois nécessaire d'agir mal pour obtenir un bon résultat ? Les gens font-ils parfois de bonnes choses dans le but d'atteindre un objectif malveillant ? Existe-t-il différents niveaux de bonté et de méchanceté ? Si oui, quels critères utilisons-nous pour établir des priorités entre ces niveaux ? Ce petit texte n'est évidemment pas un forum dans lequel des questions aussi sérieuses peuvent être traitées en détail. Le point que je voudrais soulever ici concerne notre compréhension des actions préméditées que nous trouvons choquantes et déplorables. Je crois q...

Ne nous éloignons pas des enseignements

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  Le Bouddha a enseigné à ses disciples monastiques que s'ils se laissaient aller à des pensées sensuelles, à des pensées de colère ou à des pensées violentes, ne serait-ce qu'un instant, ils s'éloignaient de ses enseignements. Les bouddhistes laïcs peuvent faire des exceptions compréhensibles en ce qui concerne le premier point : kãmasamkappa, les pensées sensuelles. Dans ce cas, les cinq préceptes fournissent une ligne de base. Un principe viable pourrait être d'abandonner l'indulgence pour les pensées sensuelles concernant ou conduisant à la transgression de l'un des préceptes. Cette norme peut ensuite être développée par la pratique complète les jours d'uposatha et pendant les périodes de retraite. Il est significatif qu'il n'y ait pas d'exception pour les pensées de colère et de violence. Ici, une norme unique prévaut pour tous les bouddhistes, religieux et laïcs. Le point clé est l'indulgence. Il se peut que des pensées de colère ou de ...

La sagesse du Bouddha

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Un jour, le brahmane Kāranapāli demanda à son ami bouddhiste, Pingiyāni, jusqu'à quel point il pensait que le Bouddha était sage. Pingiyāni répondit : "Qui suis-je pour mesurer sa sagesse ? Seul quelqu'un de son niveau en est capable." "Un grand éloge assurément !" dit Kāranapāli. Pingiyāni ajouta : "Le Bouddha est loué par ceux qui sont loués. Il est suprême parmi les devas et les humains." Interrogé sur les raisons d'une telle foi, Pingiyāni expliqua à l'aide de cinq comparaisons : 1. De même que celui qui trouve satisfaction dans le meilleur des goûts ne désire plus de goûts inférieurs, de même celui qui entend les enseignements du Bouddha n'aspire plus à d'autres enseignements. 2. Tout comme une personne opprimée par la faim et la soif, à qui l'on donne un gâteau au miel, apprécie son goût sucré et délicieux. De même, celui qui écoute les enseignements du Bouddha acquiert satisfaction et calme. 3. De même que celui qui trouv...

La pleine conscience dans la vie quotidienne

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 L'une des fonctions essentielles de la pleine conscience est de garder à l'esprit ou de ne pas oublier. Pendant la méditation, notre tâche principale consiste à garder à l'esprit l'objet de la méditation, sans distraction. Mais dans la vie quotidienne, ce que nous choisissons de garder à l'esprit doit varier en fonction du contexte. Dans la salle de bains, par exemple, nous pouvons pratiquer la pleine conscience du corps, en gardant à l'esprit une ou plusieurs des 32 parties du corps. Lors d'une conversation, nous pouvons essayer de nous focaliser sur les principes de la parole juste, en veillant avant tout à ce que nos paroles soient vraies. Nous pouvons également faire, de l'effort d'être bienveillant dans des circonstances difficiles, le sujet de la pleine conscience. Et nous pouvons faire de la bonté des autres un objet de pleine conscience. Cela signifie qu'il faut être attentif tout au long de la journée aux actes de bienveillance. Plus no...

Combler les manques

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  De nos jours, beaucoup de jeunes sont accros aux jeux vidéo. Ce n’est pas surprenant, les jeux sont conçus pour créer de la dépendance. Peu importe l’intelligence de quelqu’un, sans la protection de la pleine conscience, son esprit est facilement manipulé.  J’aimerais partager un conseil avec les accros, qui est de passer à l’étape suivante. Pensez-y – pouvoir jouer sans devenir intoxiqué est la victoire ultime : la victoire sur les concepteurs du jeu.  Etant donné que c’est difficile pour ceux qui sont dépendants de le reconnaître, quels indicateurs devraient-ils rechercher ? Ma proposition est qu'ils devraient examiner s’ils négligent d’autres aspects de leur vie. Par exemple, ne pas assez dormir, ne pas manger de la nourriture saine à des heures fixes, oublier de faire de l’exercice physique, négliger ses responsabilités envers sa famille, négliger ses devoirs d’école, négliger de développer les aptitudes sociales nécessaires pour naviguer dans le monde des adultes. ...

La pensée est simplement un événement mental

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  Un jour, alors qu'il questionnait Ajahn Chah sur la méditation, un moine occidental se plaignit de son esprit agité. Il se sentait frustré et découragé par son incapacité à le contrôler. "Dès que je commence à méditer, il décolle", dit-il, "il se précipite dans le passé et dans l'avenir. Luang Por, que puis-je faire ?" Ajahn Chah lui dit qu'il abordait la question de la mauvaise manière. En fait, l'esprit ne va jamais nulle part. Il est toujours là. C'est juste que quand l’esprit est agité, les états mentaux, pensées et souvenirs, apparaissent en succession rapide. Il est essentiel de comprendre ce point pour résoudre le problème. Parfois, l'esprit est vide de pensées ; souvent, il en est envahi. Le silence intérieur et l'agitation intérieure peuvent sembler diamétralement opposés ; en réalité, il s'agit simplement de modes de l'esprit omniprésent. Si l'on observe l'esprit, la pensée devient simplement une pensée, un évé...

Un esprit receptif

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  Mon premier jour à Wat Pah Pong, en décembre 1978, fut mémorable. Il me remplit d’une confiance inébranlable dans le Bouddha, le Dhamma et le Sangha d'Ariya, qui ne m'a jamais quitté.  Néanmoins, après avoir vécu là-bas pendant un moment, certains doutes apparurent dans mon esprit. J'ai commencé à remarquer que quelques moines et novices agissaient d'une manière qui, je le savais, était en conflit avec leurs préceptes ou qui bafouait les règles monastiques. Je me suis dit : "Comment est-il possible qu'ils vivent sous la direction d'un arahant et qu'ils se comportent de cette façon ? Comment ces moines et ces novices peuvent-ils être aussi insouciants ? Comment peuvent-ils être aussi impudents ?" Plus tard, en relisant le Dhammapāda, je suis tombé sur le verset suivant : "Même si un imbécile passe toute sa vie en présence d'un sage, il ne comprend pas le Dhamma, tout comme une louche ne connaît pas le goût de la soupe" (v.64).  Il es...

Le doute : les souillures brouillent les cartes

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  Pendant longtemps, l'augmentation spectaculaire du nombre de cas de cancer du poumon au cours du XXe siècle fut imputée aux gaz d'échappement des véhicules. Puis, en 1954, les recherches de Doll et Hill, deux scientifiques britanniques, révélèrent que les fumeurs avaient seize fois plus de risques de contracter un cancer du poumon que les non-fumeurs. La réaction des sociétés de tabac fut astucieuse. Ils essayèrent de semer la confusion dans l'esprit des gens. Ils mirent en doute la recherche ; ils mirent en doute les chercheurs ; ils demandèrent plus de recherches. Leur objectif n'était pas de convaincre les fumeurs que fumer était sans danger, mais de créer des doutes sur les preuves que fumer était dangereux. Ils voulaient que les fumeurs deviennent apathiques et s'en tiennent au statu quo : "Certains experts disent ceci, d'autres disent cela, je ne suis pas sûr". Une note interne secrète rappelait aux cadres supérieurs que "le doute est notr...

Le sens caché des mots

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 Les mots sont, dans un sens, simplement des bouffées d’air issues d’une bouche, mais certaines phrases – ‘je t’aime’, ‘Je te hais et te méprise ! ’ par exemple – ont le pouvoir de faire exploser nos cœurs d’émotion. Énormément de mots en revanche, semblent tellement anodins que nous les remarquons à peine. C’est une erreur. Ces mots contiennent souvent des idées reçues par rapport à nous-mêmes et au monde et ils peuvent provoquer une détresse inutile. Prenez les mots ‘devrait’ et ‘ne devrait pas’. Que signifient-ils exactement ? Pourquoi sommes-nous tellement contrariés quand les gens ou les choses ne sont pas comme nous pensons qu’elles devraient être ? Caché derrière le mot, ‘devrait’, vous trouverez le mot ‘si’. Examiner ces phrases qui utilisent "devrait" et celles implicites qui en découlent contenant "si", peut nous aider à clarifier les enjeux et à calmer nos esprits. 'Tu devrais…’ peut se fonder sur l'idée que réussir un projet particulier dépend de...

Une boussole pour naviguer dans ce monde déroutant

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Comment nous situons-nous par rapport aux croyances, aux idées et aux comportements que nous jugeons répugnants ? Ou ceux que nous considérons comme nuisibles à l'individu, à la société, au monde dans lequel nous vivons ? Quelles émotions suscitent-ils ? Les réactions les plus courantes sont probablement la colère et la tristesse. De nombreuses personnes deviennent fatalistes ou essaient simplement de ne pas penser aux choses qui les dérangent. Dans le Sallekha Sulta (MN8), le Bouddha donne un conseil très simple mais puissant. Il nous dit d'utiliser les choses malavisées et malsaines comme des stimulants pour notre pratique. Chaque fois, notre attitude doit être la suivante : "Les autres peuvent ... Je ne le ferai pas" Parmi les 44 termes énumérés par le Bouddha, voici quelques exemples : "Les autres peuvent agir ou parler avec cruauté. Je n'agirai pas et ne parlerai pas avec cruauté". “Les autres peuvent voler et tricher, mentir, semer la discorde, par...

Sortir des sentiers battus

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  Notre pensée peut être capable de sortir de certains sentiers battus, mais seulement en restant sur d’autres. En fait, cette analogie des sentiers battus n’est pas la meilleure façon de réfléchir à la pensée. Il serait plus utile de la considérer en termes de cadres de référence. Toute réflexion systématique prend place dans un cadre de valeurs, de croyances, de prémisses et de conventions. Le seul type de pensée qui ne repose pas sur un cadre est l’agitation mentale aléatoire. Par la sagesse, nous ne cherchons pas à nous échapper des sentiers battus, mais à revoir nos cadres de référence. Dans la pratique du Dhamma, la Vue Juste est le meilleur cadre de référence pour la pensée. La Vue Juste conditionne les choses auxquelles nous faisons attention dans nos vies, comment nous y faisons attention et la signification que nous leur accordons. Luang Por Munn nous a dit que tout ce que nous percevons enseigne constamment le Dhamma. Notre défi est de savoir comment apprendre constammen...

On ne vit qu'une fois

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  Récemment, je suis tombé sur une expression populaire qui encourage les gens à surmonter leurs doutes et leurs peurs, et à s'engager dans une ligne de conduite particulière, YOLO (You only live once), qui signifie "On ne vit qu'une fois". En tant que bouddhistes, nous ne pouvons pas être d'accord avec cette notion, mais nous pourrions peut-être la modifier : "On ne vit ce moment qu'une seule fois !” Aujourd'hui est une occasion historique unique. Nous traversons le samsāra depuis un temps incroyablement long : le Bouddha a dit que si nous recueillions toutes les larmes que nous avons versées au cours de nos vies antérieures, elles formeraient un océan gigantesque. Mais pendant tout ce temps, englobant un nombre incalculable de Big Bangs, aujourd'hui nous sommes le premier et unique 9 septembre 2023. Quelle que soit l'heure à laquelle vous lisez ces lignes, sachez qu'il s'agit d'une heure absolument unique. Ce souffle présent peut...

Mettā et upekkhā

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Mettā (bienveillance) sans upekkhā (équanimité) est souvent myope et parfois aveugle. Mettā peut devenir trop préoccupée du bonheur immédiat des autres. Mettā confond souvent plaisir et bonheur et devient superficielle. Mettā produit une exubérance du cœur qui peut conduire à de grands gestes et à des engagements qui ne peuvent être maintenus. Mettā peut facilement être détournée vers l'affection personnelle, l'amour ou le désir. Upekkhā nous rappelle la vue d'ensemble, les conséquences ou les ramifications possibles de nos actions. Upekkhā apporte la stabilité, l'équilibre et la compréhension claire dans lesquels mettā doit être sagement ancrée. Upekkhā nous permet de voir que le fait que les gens changent ou non, qu'ils se libèrent ou non de leur douleur, qu'ils trouvent ou non le bonheur, est dû à un réseau de causes et de conditions. Notre mettā n'est qu'un élément de ce réseau.  Ajahn Jayasāro 05/08/23

La pleine conscience n’est pas une simple prise de conscience passive

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La pleine conscience n'est jamais pratiquée comme une vertu unique et isolée et ne se limite jamais à une simple prise de conscience passive. La sagesse et l'effort sont deux des qualités clés qui doivent l'accompagner. Ces deux qualités portent plusieurs noms différents en Pāli, dépendant du contexte et de la fonction. Dans la pratique du satipatthāna, elles sont appelées sampajañña (généralement traduit en français par ‘compréhension claire’) et ātāpi (‘ardeur’). Dans le Satipatthāna Sutta (MN1O), le Bouddha enseigne qu'en reconnaissant (avec sampajañña) ‘la soif et l'avidité pour le monde' comme des facteurs mentaux malsains, et en faisant l'effort (ātāpi) de les abandonner, les méditants sont capables de contempler efficacement le corps, les sensations, l'esprit et les objets mentaux. Ailleurs, ces deux facteurs liés sont désignés par les termes Vue Juste et Effort Juste. Dans le Mahācattarisaka Sutta (MN117), la Pleine Conscience est définie dans le...

Comment nous sentons-nous vraiment ?

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  Lorsque notre esprit est obsédé par un objet de désir, nous avons tendance à nous faire toutes sortes d'idées irréalistes à son sujet.  Nous nous attardons sur les moments forts du passé ou sur les occasions où l'objet était meilleur qu'il n'a jamais été. Nos espoirs sont immenses. "Cette fois-ci !" Nous oublions toutes les déceptions qu'il nous a causées dans le passé. Nous ne pensons pas à ce que nous ressentirons une fois le plaisir passé. Les pensées sages sont évincées. Elles ressemblent à de vieilles personnes grincheuses lors d'une fête. Pris par l'envie, nous perdons le sens du contexte et du but. Pour naviguer dans le monde des désirs sensuels, il est essentiel d'avoir un esprit curieux. À l'heure actuelle, comment nous sentons-nous ? Comment nous sentons-nous vraiment ? Que ressentons-nous lorsque nous sommes pleinement satisfaits ? Quelle est l'importance de cette sensation pour nous ? Combien de temps devrions-nous passer ...

L'avis des bons amis

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En tant qu'étudiants du Dhamma, nous avons besoin de bons amis. Nous avons besoin d’être accompagnés sur le chemin et nous avons besoin dans notre vie de personnes pleines de sagesse et d'intégrité, qui sont prêtes à nous révéler nos angles morts et nos préjugés. Car si nous ne pouvons pas voir nos souillures, comment pourrons-nous jamais les abandonner ?  Le Bouddha nous a appris à considérer les personnes sages qui nous donnent des avis utiles, même douloureux, comme de grandes bienfaitrices. Un dresseur de chevaux dit un jour au Bouddha que lorsqu'il trouvait un cheval impossible à dresser, il le tuait. Il demanda au Bouddha ce qu'il ferait d'un être humain impossible à éduquer. Le Bouddha stupéfia le dresseur de chevaux en répondant : "La même chose que vous. Je le tuerais." Le Bouddha expliqua alors que tuer quelqu'un signifiait cesser de l’éduquer. C'est une leçon importante. Nos bons amis n'ont pas la patience d'un Bouddha. Si nous n...