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Le cynique interme

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Les cyniques se considèrent comme des réalistes, des héros assez courageux pour affronter, sans détourner le regard, les vérités déplaisantes de la vie sur lesquelles la plupart des gens préfèrent fermer les yeux. Ils rejettent l’idée de l’altruisme qu’ils considèrent naïve et utopique. Les cyniques les plus intellectuels sont attirés par les théories de l’évolution biologique et les considèrent souvent comme des vérités incontestables. Selon eux, la science nous enseigne que la bonté est simplement une question de reproduction génétique. Quelqu'un sacrifie un jour de congé pour faire du bénévolat ou une action altruiste. Au fil des heures, des pensées vagabondes émergent dans son esprit, anticipant les éloges qu'il pourrait recevoir pour cela. Un sentiment de plaisir émerge dans son esprit. Puis, le cynique en lui murmure : « Soyons honnêtes. C'est vraiment pour cela que je fais ça, n'est-ce pas ? » La voix critique interne semble si authentique. Mais une q...

Quoiqu’il arrive, prenez soin de votre esprit

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En décembre 2018, je marchais de Bodh Gaya à Kusinara pour célébrer mon soixantième anniversaire. Les premiers jours avaient été difficiles, mais je trouvai mon rythme. Puis, le premier incident se produisit : je perdis des objets importants de mon sac, notamment mon aiguille et mon fil. L'après-midi suivant, un personnage plutôt étrange s'approcha de moi, marmonnant, chantant, sautillant et dansant, le tout avec un sourire béat sur le visage. À mesure qu'il se rapprochait, son regard se fixa et tout son corps sursauta. Il tomba à terre, se prosterna et me fit clairement comprendre qu'il me suppliait d'être son gourou. Je pensais avoir géré cette situation délicate avec tact, mais il s'empara de mon sac et insista pour le porter à ma place. Je n’eus pas le choix. Le regarder danser devant moi sur la route, transportant toutes mes possessions, ne fut pas une expérience des plus apaisantes. Puis, le deuxième incident survint : ma robe, poussiéreuse et ...

Dérives

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  Lors de ma toute première sortie au théâtre, j'ai assisté à deux courtes pièces de Tom Stoppard. Celle qui m'a le plus marqué s'intitulait « After Magritte» . Au début, le rideau se lève brièvement sur une scène complètement surréaliste. Ensuite, il retombe et se lève de nouveau sur le même espace, le salon d'une petite maison qui, cette fois, a l'air tout à fait ordinaire. Le public comprend alors qu'il se trouve à un moment antérieur à la première scène. La pièce nous montre ensuite les personnages prendre une succession de décisions normales et banales, qui s'entremêlent alors ingénieusement durant le premier acte. L'idée que des situations extrêmes et bizarres sont le résultat d'une accumulation progressive de facteurs ordinaires et non bizarres m’ impressionna profondément. Depuis, chaque fois que je me surprends à penser : « Comment ont-ils pu ... », cela me rappelle cette vérité.  De nos jours, une si grande importance est accordée aux senti...

La passion et la maitrise

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  Je suis frappé de voir combien les adolescents se débattent fréquemment avec l'idée de suivre leur passion. La plupart d’entre eux n'ont pas de passion, et beaucoup s'inquiètent que cela les rende déficients d'une certaine manière. Ils pensent qu'ils devraient avoir une passion. Ils peuvent devenir un peu confus lorsque je leur dis que, selon moi, suivre sa passion est une idée peu judicieuse. Je leur dis que les passions changent, qu'elles ne sont pas fiables. L'idée qu'il existe une passion, LA passion, qui définirait qui vous êtes vraiment et que vous devriez découvrir pour vous épanouir dans la vie, est une fiction romantique, importée aveuglément de l'Occident. En tant que critère de choix de carrière, elle accorde une trop grande importance au travail comme source de sens dans la vie. Même si vous avez une passion pour quelque chose, cela ne garantit pas que vous serez doué pour cela ou que cela puisse vous assurer un moyen de subsistance via...

Apprendre à goûter au Dhamma

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  Adolescent, j'avais retenu de mes études sur les religions asiatiques que simplement séjourner en présence d'un être accompli contribue, par une sorte d'osmose spirituelle, à purifier l'esprit. J'en ai déduit que trouver un tel être et rester aussi proche de lui que possible était sûrement un élément crucial du développement spirituel. Ce genre d'idée est l'une des premières que j'ai rejetées pendant mon séjour en Inde. C'est en observant le comportement des disciples de longue date de grands maîtres que j'ai changé d'avis. Je fus aussi attiré par l'idée, que l’on trouve dans le bouddhisme theravada, du maître en tant que meilleur ami plutôt que dispensateur de bénédictions. Mais en Thaïlande j'ai également constaté au fil des ans que les élèves proches des maîtres les plus sages pouvaient tomber dans les pièges, vieux comme le monde, de l'orgueil et de la complaisance, de la jalousie et de la rivalité. Quelquefois, il semblait ...

Donner apporte de la joie et de l'énergie sur le chemin

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  Se percevoir comme une personne qui donne est une source de pouvoir. Voir en soi quelqu'un qui donne, qui a quelque chose à donner, qui peut avoir un impact positif, aussi minime soit-il, sur la vie des autres, constitue un fondement solide pour une bonne santé mentale. Il y a tant de choses que nous pouvons donner : Nous pouvons donner un soutien matériel, des biens matériels. Nous pouvons donner de l'attention. Nous pouvons donner de la protection. Nous pouvons donner notre temps. Nous pouvons donner du respect. Nous pouvons donner aux gens les connaissances qui leur font défaut. Nous pouvons donner des opportunités et des secondes chances. Nous pouvons donner des encouragements. Nous pouvons donner de la sécurité aux autres en respectant les préceptes. Nous pouvons donner les mérites de notre pratique aux autres. Plutôt que d'être des pratiquants qui font des efforts et se concentrent, nous pouvons consacrer nos efforts à notre pratique du Dhamma et donner toute notre ...

La voix intérieure

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Nos pensées prennent souvent la forme d'une voix intérieure. On peut d'ailleurs observer que ces pensées-là s'accompagnent généralement de mouvements subtils de la langue, du larynx et des cordes vocales. Un moyen d'arrêter les pensées fugitives consiste donc à appuyer la langue contre le palais et à la maintenir immobile. Quant aux voix elles-mêmes, celles qui nous semblent les plus vraies sont celles qui reviennent le plus souvent. La propagande utilise ce principe : répéter une affirmation encore et encore conduit souvent les gens à y croire, simplement parce qu'ils l'entendent souvent. Dans notre monde intérieur, nous nous identifions aux mots et aux phrases qui reviennent sans cesse, simplement parce qu'ils sont fréquemment répétés. C'est un cercle vicieux : plus certains mots apparaissent, plus nous nous y identifions ; plus nous nous y identifions, plus ils apparaissent. À titre d'exemple, des paroles internes d'autocritique finissent par ...

Reconnaître l’humanité des autres

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Il est vrai que, dans le monde en général, l'existence des autres êtres humains ne dépend pas de nos sentiments à leur égard. Cependant, dans notre monde personnel, les gens ne deviennent des êtres humains à nos yeux que lorsque nous le leur permettons. Refuser de reconnaitre leur humanité est l'un des moyens les plus courants qui nous permettent de les traiter mal. Un facteur important dans le génocide rwandais de 1994 a été le fait que les dirigeants hutus aient à plusieurs reprises qualifié les Tutsis de « cafards ». Le don le plus précieux que nous puissions offrir à ceux qui nous entourent est de reconnaître notre humanité partagée. Nous ne devons pas considérer les autres êtres humains comme des insectes ou des nuisibles. En fait, en tant que bouddhistes, même si nous le faisions, cela n'excuserait en aucun cas la violence à leur égard. Néanmoins, nous pouvons cultiver l'indifférence envers les autres en ignorant leur humanité. Nous pouvons le faire pour obtenir q...

La meilleure indication sur la nature de mettā et de la compassion

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  Les qualités abstraites deviennent tangibles pour nous lorsqu'elles s'inscrivent dans la matière et la réalité concrète. Au fil des siècles les disciples éveillés du Bouddha ont enseigné la sagesse, la compassion et la pureté intérieure avec grande vigueur, plus par leur façon d’être que par leurs paroles. Même les mots qu'ils ont prononcés et qui sont restés gravés dans notre mémoire ne sont pas nécessairement les plus évidents. L'un de mes souvenirs les plus chers d'Ajahn Chah est l’utilisation qu’il faisait d'une particule grammaticale dépourvue de sens, « noh ? » (essayez de prononcer « knock » sur un ton aigu en coupant le « ck » à la fin). Cette particule exprime le sens de « n'est-ce pas ? » et possède un ton familier. Elle suggère une complicité entre l’orateur et l’auditeur qui puisent dans un réservoir commun de valeurs et d’expériences. C'est un son naturellement inclusif, un mot chaleureux qui évoque le « nous ». Jusqu’à ce jour, j’entends ...

Bon comme du bon pain

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  La semaine dernière, je faisais partie d’un petit convoi de voitures lors d’une longue traversée d’une chaîne de montagnes. Alors qu'avançait cette fin d’après-midi fraîche, nous avons décidé de faire une halte. Nous avons garé les voitures et sommes entrés dans un bâtiment abritant un restaurant et des sanitaires à l’étage. À l’ouverture des portes automatiques du rez-de-chaussée, nous nous sommes retrouvés face à une petite boutique, nos yeux tout de suite attirés par les rangées de pains et de pâtisseries tout juste sortis du four, leur parfum délicieux faisant frémir nos narines. Le dispositif était habilement pensé. Installé à l’étage, en sirotant mon café devant le paysage splendide, je me suis rendu compte du grand nombre de souvenirs d’enfance que j’avais accumulés autour de cette odeur du pain chaud, et du fait que chaque souvenir était empreint de bonheur. Cette odeur, pour moi, n'éveillait pas tant l’envie de manger du pain qu’elle ne devenait une sorte d’icône, un...

Les réponses les plus sages aux circonstances difficiles

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  Si quelqu'un vous donnait une gifle (que cela n'arrive jamais !), il serait correct de dire : « Il m'a fait mal. » Peu importe qui vous a giflé, quand cela s’est produit ou quelle était votre humeur à ce moment-là, l'effet serait le même. La gifle a causé votre douleur. Mais l'apparition d'une souffrance mentale et l’émotion elle-même ne peuvent être directement attribuées aux actions d'autrui. Par exemple, il est courant de dire « Ils m'ont mis en colère », mais le fait que vous vous mettiez en colère ou pas et l'intensité de cette colère dépendent de nombreux facteurs principalement liés à vous-même. Votre personnalité et votre tendance à la colère jouent un rôle. Votre humeur au moment de la provocation est un autre facteur. Vos sentiments envers la personne qui a dit ou fait quelque chose que vous trouvez désagréable sont également importants. La mesure dans laquelle vous avez cultivé la pleine conscience, la tolérance et mettā est peut-être le...

Se rendre vulnérable

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  Parmi mes récits favoris, il y a celui d'un malfaiteur tibétain qui, en attaquant une caravane avec ses acolytes, plante accidentellement son épée dans le ventre d'une jument en fin de gestation, provoquant brutalement la naissance du poulain. Avec ses dernières forces, la jument lèche son petit. Le bandit est profondément ému en voyant ce dévouement désintéressé, alors que la jument est à l'agonie et en proie à une terrible souffrance. La cruauté de son propre mépris pour la vie lui saute soudain aux yeux. Le bandit renonce à sa vie de violence et plus tard devient un grand moine. Il semblerait que cette histoire soit vraie. Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi quelqu'un serait réceptif à des vérités intemporelles lorsqu'elles sont présentées de manière si vivante et mémorable. Mais le défi consiste à étendre cette sensibilité à des vérités révélées dans des événements plus humbles et quotidiens. La pratique du Dhamma consiste à apprendre à s’ouvrir ...

Déconstruire nos expériences

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  Un vieux dicton dit que, lorsqu'un voleur à la tire voit un saint, il ne voit que ses poches. Parmi toutes les choses auxquelles nous pouvons porter attention, nous faisons des choix: nous accordons la priorité à certaines choses et en ignorons ou en négligeons d'autres. Souvent, cela ne semble pas être le cas, car les choses auxquelles nous prêtons attention semblent se présenter à nous naturellement. La manière dont nous portons attention aux choses est également importante. Nous ajoutons sans cesse des interprétations. Quelqu'un sourit ou fronce les sourcils, se tourne vers nous ou nous tourne le dos, et nous interprétons ces actions et en tirons des conclusions. Ces conclusions semblent faire partie de l'observation elle-même. Dans la pratique du Dhamma, nous apprenons à déconstruire nos expériences. Nous reconnaissons la conscience sensorielle comme conscience sensorielle ; les réactions physiques comme réactions physiques ; les réactions mentales agréables, désa...

Watergate

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  En 1972, le cambriolage du siège du Parti démocrate américain à Washington, D.C. a conduit à la chute du président Nixon. Le cambriolage lui-même a été bâclé, mais ce n'était pas là le seul défaut dans cette idée fondamentalement mal conçue, qui présentait d'énormes risques pour des gains potentiellement insignifiants. La stupidité du tout était époustouflante.  Par la suite, il a été révélé que les conspirateurs avaient opté pour un compromis. Au départ, leur plan était beaucoup plus extrême et dangereux mais ok au lieu de l'abandonner complètement, ils ont opté pour une version édulcorée. Le sentiment de modération et de raison que cela a suscité chez eux les a rendus aveugles à la folie de l'idée dans son ensemble. Les voies du milieu doivent être traitées avec beaucoup de circonspection. Leur potentiel repose sur la sagesse avec laquelle vous choisissez les deux extrêmes entre lesquels vous allez naviguer. Par exemple, se situer à mi-chemin entre le mal et le pire...

Être pleinement présents à nos sensations avec équanimité

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  Notre esprit change si facilement, il est comme un kayak. Notre corps, lui, change beaucoup plus lentement, comme un pétrolier. L'esprit peut soudainement être envahi par la peur, puis s'en libérer tout aussi soudainement. Le corps, lui, a besoin de temps avant de retrouver son état normal. L'adrénaline et le cortisol, produits par le corps en réponse à la perception du danger, ne disparaissent pas à volonté. Le corps reste dans un état d’excitation pendant un certain temps, ce qui peut facilement entraîner de nouvelles vagues de pensées angoissantes. C'est pourquoi, lorsque la peur surgit, nous devons gérer simultanément ses aspects physique et mental. En portant notre attention sur l'expérience physique de la peur avec une attitude curieuse, ouverte et attentive à ce que nous ressentons vraiment, nous nous entrainons à être pleinement présents à ces sensations avec équanimité. Cela calme le corps et en même temps, en dirigeant notre attention vers celui-ci, nous...

Apprendre à connaître le changement

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  L'idée selon laquelle une chose doit avoir une cause unique est à la base de nombreuses croyances et contribue à expliquer l'attrait des théories du complot. Cette idée renforce également les sentiments de culpabilité et de remords : « Si seulement je n'avais pas… cela ne serait pas arrivé… elle ne serait pas… il ne serait pas… ». Examiner notre expérience directement à la lumière des enseignements du Bouddha nous aide à corriger ce mode de pensée erroné. Nous découvrons une vérité simple : tout est plus complexe que nous le pensions. Un élément essentiel de la pratique du Dhamma consiste à apprendre à connaître le changement. Nous apprenons comment les choses changent, dans quelles conditions elles changent, comment nous protéger contre certains types de changement et comment en favoriser d'autres. L'une des choses que nous comprenons est le rôle de la volonté. Nous voyons que, bien que nous puissions tenir notre engagement de ne pas blesser ceux qui nous entoure...

L’importance de ne pas faire le tri des enseignements

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  Un jour, le Bouddha ramassa une poignée de feuilles dans la forêt. Il dit à ses disciples que, tout comme le nombre de feuilles dans sa main ne représentait qu'une petite fraction du nombre de feuilles sur le sol, de même les enseignements qu'il dispensait ne constituaient qu'une fraction de tout ce qu'il avait réalisé grâce à son éveil. Il ne parlait pas de toutes ces choses pour la simple raison qu'il n'enseignait pas une philosophie globale de la vie, mais un chemin vers la fin de la souffrance. Il n'enseignait que ce qui était nécessaire à la libération. Selon les mots d'Ajahn Chah : « Il n'est pas nécessaire d'abattre tous les arbres de la jungle pour se frayer un chemin pour en sortir. » Les Suttas sont la source la plus fidèle que nous ayons de la poignée de feuilles du Bouddha. C'est pourquoi il est important d'éviter de choisir parmi ses enseignements. Le Bouddha a déjà fait ce travail pour nous. La présence des thèmes principa...

Mettre les enseignements à l’épreuve de l’expérience

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  Douter de la véracité de quelque chose implique un certain degré de sagesse. Cela signifie que nous ne l’acceptons pas aveuglément. Nous ne sommes pas crédules. Si le doute découle du fait que nous reconnaissons ne pas disposer d'informations suffisantes pour parvenir à une conclusion définitive, c'est un signe d'humilité et de bon sens. Cela nous pousse à chercher les informations qui nous font défaut. Mais cela comporte des dangers. Il n'est pas toujours facile de savoir quelle quantité d'informations est nécessaire. Au bout d'un certain temps, nous pouvons nous rendre compte que nous avons trop d'informations. Un excès d’information peut être invoqué aussi facilement comme raison de procrastination qu’un manque d’information. Il y a cependant un autre problème : nous supposons que ce sont les informations qui nous manquent. Or, ce n'est peut-être pas le cas, surtout dans la vie spirituelle. Est-il véritablement possible de se libérer de toute souffr...

Réflexion sur le jeu d’échecs

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  On estime que les échecs ont été inventés en Inde, environ cent ans avant l'époque du Bouddha. Selon la légende, l'inventeur présenta son jeu au roi, qui, très impressionné, l'invita à choisir une récompense. L'homme répondit qu'il se contenterait de grains de riz : un pour la première case, deux pour la deuxième, quatre pour la troisième, huit pour la quatrième, et ainsi de suite. Le roi trouva cette demande bien modeste, mais on lui fit remarquer que s'il acceptait, le nombre total de grains sur l'échiquier serait en réalité très élevé. Ce nombre s'élève en réalité à 18 quintillions (18 millions de millions de millions, soit 2⁶³). C'est un exemple classique de croissance exponentielle. On ignore les raisons de cette demande, mais peut-être souhaitait-il devenir une source d'anecdotes qui seraient racontées à travers les siècles et que la possibilité de se faire couper la tête ne l'effrayait guère. Aujourd'hui, les risques d'une cr...

Les cinq khandas

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Notre connaissance du monde repose entièrement sur notre expérience de celui-ci, c'est-à-dire sur les cinq khandas que sont la forme physique, les tonalités du ressenti, les perceptions, les formations volitionnelles et la conscience sensorielle. Dans les suttas, ces cinq khandas sont parfois appelés « les choses auxquelles on peut s'attacher ». Le Bouddha enseigne que si l'on s'attarde sur le plaisir que l'on peut en tirer, le désir se développe et l'on s'attache à ces choses. Il en résulte de la souffrance. L'existence samsarique et non-éveillée est continuellement nourrie par cette habitude de s'attarder sur les aspects séduisants des cinq khandas. C'est comme un grand arbre qui est constamment alimenté en sève par son vaste système racinaire.  En revanche, si on contemple les désavantages inhérents à cet attachement aux « choses auxquelles on peut s'attacher », c'est-à-dire les cinq khandas, cela mène à ce que le désir cesse, ou à la ...